Le plus dur commence pour les arbitres

Tolérance Zéro : tel était le mot d’ordre lancé par les instances de l’UEFA aux arbitres de l’Euro 2008. Et sur les 24 premiers matches de la compétition, ces derniers ont bien reçu le message car leur comportement d’ensemble, malgré les enjeux et la tension de l’évènement, a privilégié l’esprit et le jeu offensif.
Seuls trois cartons rouges ont été distribués : à l’allemand Schweinsteiger face à la Croatie ; au turc Volkan contre les Tchèques ; et au français Eric Abidal qui a enrayé l’action de but de l’italien Luca Toni.
De plus, aucun carton n’a été infligé pour des actes de brutalité, des tacles grossiers, ou des comportements outranciers à l’encontre du corps arbitral.
On est bien en dessous des moyennes pour ce type de compétition. On peut aussi noter qu’il n’a jamais été fait appel à la vidéo pour sanctionner, après-coup, une action déloyale que l’arbitre n’aurait pas perçue.
Les arbitres ont pour leur part été confrontés au fil des matches -et c’est tout à fait logique- à des situations de jeu de plus en plus conflictuelles, cristallisant souvent à tort le courroux des équipes.
Les quelques couacs, inévitables et inhérents à la succession des matches, ne doivent pas occulter la bonne impression d’ensemble qui se dégage de leur prestation.
Seules les notions de main décollée (ex : Suisse – Rép. Tchèque avec Ujfalusi ; France – Pays-Bas avec Ooijer), de hors-jeu toujours délicate à apprécier (hors-jeu actif devenant passif et inversement), et les deux cartons rouges "oubliés" lors de Autriche – Croatie (avec le geste de Pogatetz sur Olic) et Suisse – Portugal (avec le tacle très appuyé de Ferreira sur Behrami) peuvent être stigmatisées.
Les arbitres ont néanmoins fait preuve de discernement dans leurs jugements, voire de psychologie si on met à part l’exclusion bien sévère des deux entraîneurs allemands et autrichiens, sanctionnés finalement d’un match par la commission de discipline.
Pour les arbitres retenus pour la suite de la compétition, le plus dur commence maintenant. Avec la perspective de rencontres à élimination directe, ils devront imposer leur personnalité en n’oubliant pas deux principes de base : cohérence et uniformité.