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Le Portugal dans sa bulle

Cristiano Ronaldo

Cristiano Ronaldo - -

Qualifiés in extremis pour les ¼ de finale (ce jeudi face à la République tchèque), les Portugais espèrent désormais aller au bout dans cet Euro. Quitte à se couper du monde et à se retrancher dans leur camp de base. Loin des critiques.

Avec un doublé décisif face aux Pays-Bas (2-1), Cristiano Ronaldo a ramené joie et espoir au sein de la délégation portugaise. Des sentiments réels, mais bien difficiles à percevoir pour le grand public. Car après leur qualification pour les quarts de finale, les Portugais sont devenus quasiment invisibles. De retour dans leur camp de base polonais d’Opalenica, situé à 40 km de Poznan et perdu au milieu des champs, les coéquipiers de « CR7 » se sont ainsi entraînés à huis clos ce mardi. Ultra-surveillé par des dizaines de vigiles, le lieu de résidence des hommes de Paulo Bento est devenu une forteresse imprenable.

L'hôtel Remes, où ils logent, est collé au terrain d'entraînement et coupé du monde grâce à d'immenses bâches aux couleurs de l'UEFA. Seuls des cris lointains trahissaient ce mardi la tenue d'un entraînement. Une équipe locale de jeunes footballeurs polonais a quand même eu le privilège de suivre la séance et même d’échanger quelques passes avec Cristiano Ronaldo, avant d’avoir droit à quelques autographes. « Ils ont été adorables », raconte le jeune Tomasz (16 ans), crampons aux pieds et ballon signé par les stars portugaises précieusement coincé sous le bras.

51 secondes d’interview pour Ronaldo

Comme les supporters, les journalistes sont également tenus à l’écart du groupe lusitanien. Les 50 reporters portugais qui suivent la sélection doivent respecter des règles très strictes. Ils sont ainsi parqués dans un périmètre bien délimité qui leur est dédié, avec interdiction formelle d'en sortir. Et lorsqu’un courageux tente d'approcher l'entrée de l'hôtel, un vigile lui indique gentiment mais fermement de rebrousser chemin. Si les conditions de travail de la presse portugaise sont toutefois confortables, difficile en revanche de décrocher un mot d’un membre de l’effectif.

Après la qualification pour les quarts de finale face aux Pays-Bas, aucun joueur n'a souhaité répondre à la presse à cause des critiques jugées trop sévères à leur endroit. Une décision apparemment prise par Cristiano Ronaldo, capitaine et leader du vestiaire, en personne. Interrogé ce mardi en conférence de presse sur cette attitude, Raul Meireles a manié l’ironie en rappelant que 5 joueurs s’étaient exprimés. Des témoignages rendus en réalité obligatoires par l’UEFA. L’interview de Cristiano Ronaldo a ainsi duré… 51 secondes ! « C'est la liberté des joueurs de ne pas parler à la presse, indique Meireles. Il faut que le peuple portugais respecte ça. Le rêve de tous les joueurs est de remporter l'Euro. Ce sera très difficile mais on va se battre à fond pour notre pays. » Un pays qui aimerait sans doute vivre d’un peu plus près les exploits de sa sélection.

AA avec Loïc Briley, à Poznan