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Le scandale qui éclabousse la Squadra Azzurra

Domenico Criscito

Domenico Criscito - -

Dix-neuf personnes, dont dix joueurs, ont été arrêtées et un international italien a été entendu en qualité de témoin assisté ce lundi dans le cadre d’une nouvelle affaire de paris truqués en Italie, qui rappelle celles de 1980 et de 2006.

La sélection italienne réunie à Coverciano, l’équivalent du Clairefontaine italien, pour préparer l’Euro 2012 a vécu un drôle de réveil ce lundi matin. Les policiers ont investi le camp d’entraînement de la Squadra Azzurra pour entendre le défenseur du Zenit Saint-Pétersbourg, Domenico Criscito, en qualité de témoin assisté dans le cadre de l’enquête « Last Bet » (dernier pari) concernant des paris truqués. Dans la matinée, 19 autres personnes, dont 10 joueurs de football comme le capitaine de la Lazio Rome, Stefano Mauri, ont été arrêtées pour « association de malfaiteurs à des fins de tricherie et de fraude sportive » dans ce même scandale baptisé « Calcioscommesse » (paris sur le football). Le domicile de l'entraîneur de la Juventus Turin, Antonio Conte, a également été perquisitionné. Mais cela ne concerne en aucun cas le club piémontais puisque les faits qui intéressent les enquêteurs remontent à la saison dernière, lorsque Conte entraînait Sienne en deuxième division (Serie B).

Criscito a lui-même fait une croix sur le prochain Euro pour clarifier sa situation concernant le match Lazio-Genoa suspecté de paris illégaux lors de la saison 2010-2011, alors qu’il évoluait au Genoa. « Il n’y a aucun autre suspect au sein de l’équipe nationale d’Italie », a assuré Roberto Di Matrino procureur de Crémone, charge de l’enquête. Cette vague d’arrestation fait suite aux deux premières qui avaient eu lieu en novembre 2011 puis en avril 2012 au cours desquelles l'ex-international Giuseppe Signori, l'ancien capitaine de l'Atalanta Cristiano Doni ou l'ancien joueur de Bari Andrea Masiello avaient été arrêtés. Après les trois premiers volets conduits par les parquets de Crémone, Bari et Naples, deux autres devraient suivre.

La criminalité organisée impliquée

L’Italie replonge dans de vieilles affaires comme le « Totonero » en 1980 ou le « Calciopoli » en 2006. Si ce dernier scandale en date n’impliquait que le milieu du football (corruption d’arbitres par des clubs), il dépasse cette fois les frontières du sport puisque la criminalité organisée est infiltrée. Selon les enquêteurs, les joueurs concernés sont soupçonnés d'avoir truqué des matchs contre de l'argent dans des opérations orchestrées par des mafias locales ou étrangères. Cinq Hongrois figurent notamment parmi les personnes arrêtées. Le président de Sienne est sous enquête. Jeudi, la commission de discipline de la Fédération italienne de football (FIGC) doit déjà juger 22 clubs et 61 joueurs ou ex-joueurs dans le cadre de l'enquête de Crémone. La justice devra vite être rendue puisque les clubs concernés risquent des points de pénalité. Cela bouleverserait alors les calendriers, comme cela avait été le cas en 2006. Mais l’affaire, qui concerne 150 personnes, est loin d’être terminée.

Nicolas Couet avec Didier Mengo