Les chantiers de Blanc

Laurent Blanc - -
Une nouvelle charnière à huiler
Il n’y aura aucun doute sur la composition de la charnière centrale face à l’Espagne en quart de finale. La suspension de Philippe Mexès fera de Laurent Koscielny, troisième et dernier défenseur central de métier du groupe, un titulaire aux côtés d’Adil Rami. Le Gunner fêtera sa quatrième sélection, la première en match officiel. Il lui reste trois jours pour travailler les automatismes avec le Valencian auprès de qui il a déjà joué 90 minutes face aux Etats-Unis en novembre dernier puis 20 minutes face à la Serbie (2-0) le 31 mai dernier. Il s’était d’ailleurs montré à la hauteur de l’évènement. Alors que Mexès et Rami ne parviennent pas à élever leur niveau de jeu, la faim de jouer et le recul de l’ancien Tourangeau seront des atouts. Tout comme ses deux matches de Ligue des Champions disputés avec Arsenal face à Barcelone la saison passée en huitièmes de finale.
Une équipe à remobiliser
Le relâchement perçu sur le terrain face à l’Ukraine avait déjà été pointé du doigt à l’entraînement la veille. Laurent Blanc l’avait senti et a même arrêté la séance pour mettre les choses au point. « D’habitude on recadre et la réaction est positive. Malheureusement, ça n’a pas été le cas », s’est agacé le sélectionneur. Ce qui a aussi eu le don d’irriter certains joueurs. « On n’est pas à Punta Cana en claquettes, s’est énervé un Florent Malouda très prolixe. On est là pour jouer et gagner des matches. Au niveau de l’exigence, on ne peut pas aller en dessous d’un certain niveau. » Le staff devra trouver le juste milieu pour « ménager les susceptibilités » tout en sonnant la révolte d’un groupe assez jeune et vraisemblablement toujours pas prêt à accepter les critiques.
Trouver un équilibre en attaque
L’équipe de France a une nouvelle fois porté à gauche face à l’Ukraine. Aimanté par Franck Ribéry, Karim Benzema a beaucoup dézoné pour combiner avec le joueur du Bayern. Le bloc français n‘a toujours pas trouvé son équilibre et, malgré l’activité de Mathieu Debuchy, le côté droit manque de poids. Face à l’Angleterre, Samir Nasri, positionné à droite, a beaucoup repiqué au centre comme le lui avait demandé le staff. Jérémy Ménez a davantage brillé face à l’Ukraine avec un but même si son remplacement défensif ne répond pas encore aux attentes. Enfin, Hatem Ben Arfa, troisième joueur utilisé au poste en trois matches, n’a pas pesé face à l’Ukraine. Il reste encore une solution à Blanc : Mathieu Valbuena, pas encore entré en jeu à l’Euro. « Jérémy (Ménez) et Hatem (Ben Arfa) sont des joueurs avec une plus grande percussion, explique Laurent Blanc. On a une tendance à aller sur le côté gauche. Mathieu peut offrir une opportunité intéressante face à l’Espagne. »