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Les sponsors pourraient faire payer les Bleus

Yann M'Vila

Yann M'Vila - -

Après le scandale de Knysna en 2010, la Fédération française et ses sponsors avaient introduit une part variable en fonction de l’image renvoyée par les Bleus. Les insultes de Samir Nasri et Jérémy Ménez pourraient coûter cher.

Une grande marque a besoin d’être aimée pour être choisie ! Tous les publicitaires vous le diront : l’attractivité d’une marque est en partie fondée sur les valeurs qu’elle est capable de partager avec son public. L’équipe de France avait engagé ces derniers mois le travail de réconciliation qu’elle devait mener avec ses supporters après le double échec sud africain : échec sportif et échec d’estime. Du président à l’entraîneur, tout le staff était conscient des enjeux de l’Euro 2012. Car 60% du budget de la Fédération provient de contrats commerciaux. La FFF a signé de nouveaux contrats comme celui du PMU, désormais partenaire de l’équipe tricolore.

Les revenus de ces partenariats représentent désormais 120 millions d’euros par an, sur un budget fédéral de 200 millions. Pour les marques commerciales, la fréquentation de l’équipe de France peut être une formidable aubaine….à condition que les Bleus portent une image valorisante. Dans un souci d’apaisement, la Fédération avait déjà reversé 4,5 millions d’euros à ses partenaires marketing à l’issue de la Coupe du monde en Afrique du sud. Pour les convaincre de sa volonté de reconquête, la FFF a elle-même proposé des contrats incluant une part variable attachée aux performances et à l’image.

10 à 15% de baisse ?

Cette part varie de moins 10 à 15 % en cas de défaillance et peut augmenter de 5 à 10% si les performances sportives sont bonnes et si l’image des Bleus s’améliore. La cote de sympathie des Bleus est appréciée sur la base d’un sondage mensuel réalisé selon la méthode des quotas. C’est une petite révolution dans le sponsoring sportif en France. Mais c’est une révolution de nature à rassurer les partenaires principaux des Bleus parmi lesquels le Crédit Agricole, GDF Suez, le PMU, Nike puis Carrefour, SFR ou Coca Cola.

Partis d’une notation évaluée à 2/10, les Bleus avaient le mois dernier, avant l’Euro, une cote d’amour de 7,5/10 ! Quand l’image de l’équipe de France progresse, les marques partenaires sont valorisées. Dans le domaine immatériel de l’image, le succès a un prix. Confronté à l’apparition de nouveaux sports concurrents sur le marché sportif du sponsoring, le foot, même s’il est plus que jamais considéré comme une valeur sure, ne doit pas s’endormir sur ses lauriers. Samir Nasri, Jérémy Ménez ou encore Yann M’Vila, par leurs insultes ou par manque de respect, l’avaient peut-être oublié…

Le titre de l'encadré ici

M’Vila : « Je n’allais pas faire un détour pour Blanc »|||

Yann M’Vila, remplacé par Olivier Giroud dans les 10 dernières minutes du quart de finale face à l’Espagne (2-0), a expliqué pourquoi il n’a pas salué Laurent Blanc lors du changement. « Je suis parti tout droit, Laurent Blanc était loin donc je n’allais quand même pas faire un détour. Si j’avais salué Laurent Blanc, je serais parti voir Oliv’ (Giroud) qui m’a remplacé. Après, vous, dès que l’on va s’asseoir, tout de suite, c’est énervement ou ''j’ai quelque chose contre le coach.'' J’ai été très déçu de sortir mais ça s’arrête là. »

Pascal Perri