Nasri, affaire classée

Samir Nasri - -
Samir Nasri tout sourire sur le terrain d’entraînement de Kirscha. Le milieu de terrain de Manchester City plaisante avec ses coéquipiers, et notamment Patrice Evra, lors du décrassage au lendemain du match contre l’Angleterre (1-1). La veille, il avait confié à RMC Sport que son « Fermez vos g… », prononcé après son but égalisateur, était destiné à un journaliste du quotidien L’Equipe. Alors forcément, le moindre de ses gestes était épié ce mardi. Quelques minutes avant l’entraînement fixé en fin d’après-midi, il y a bien eu quelques mots échangés avec Laurent Blanc au moment d’entrer sur la pelouse. Puis s’est déroulée la séance. Comme si de rien n’était. Mais la franche explication a eu lieu quelques heures plus tôt, à l’abri des regards et des objectifs indiscrets. Dans la matinée, l’ancien marseillais s’était entretenu avec le président de la FFF, Noël Le Graët. Puis, après le déjeuner, avec son sélectionneur, Laurent Blanc.
Questionné sur le sujet, Le Graët a d’ailleurs joué avec les journalistes qui l’interrogeaient sur « l’affaire Nasri ». « Une affaire Nasri ? Quelle affaire Nasri », a lâché l’ancien président de Guingamp, sourire aux lèvres. Des propos qui font suite à ceux de Laurent Blanc, tenus dans la matinée. Le sélectionneur le savait : il n’allait pas échapper aux questions concernant l’ « affaire ». Les journalistes présents dans la salle enchaînent et ce n’est qu’après un quart d’heure d’entretien que le « cas » est évoqué. « Ça fait partie du jeu, avance visiblement agacé l’ancien défenseur central. Samir, je ne l’ai pas vu après le match puis qu’il était au contrôle antidopage. J’aurai une conversation avec lui. On ne peut pas tout maitriser. Il y a des réactions inattendues. »
Son père : « Il regrette d’avoir été maladroit »
Deuxième question sur le sujet : « En France, cela a pu être vécu comme un geste de mauvais garçon, deux ans après ce que vous savez », avance un confrère. Laurent Blanc enchaîne : « Ça, ça vous intéresse, hein ? Je le sais. Moi, cela ne m’intéresse pas. Les réactions des joueurs sont personnelles. S’il y a des garçons qui ont des problèmes personnels avec certaines personnes ici présentes (des journalistes, ndlr) ou avec certains médias, vous pouvez le régler. Si ça intéresse des gens, il faut que le problème soit réglé et il le sera. » Troisième question, le ton se fait alors plus agacé encore : « Je suis là pour parler du match de l’Ukraine ou éventuellement du match contre l’Angleterre. (…) S’il y a des questions à lui poser, vous aurez certainement l’occasion de le faire pendant le tournoi. Prochaine question. »
Invité de l’Intégrale Euro 2012 sur RMC, le père de l’ancien Gunner a notamment déclaré avoir mal vécu cet épisode. Tout comme sa femme. « Je prends très mal ces critiques, ma femme encore plus, a-t-il expliqué. Samir a eu cette maladresse envers les journalistes. Je lui ai expliqué que ce n’est pas la meilleure manière de répondre. Je ne cautionne pas ses sautes d’humeur. Mais ça peut se comprendre. Ce quotidien le harcèle, le martèle et veut le faire sortir de l’équipe. Il regrette d’avoir été maladroit. Il ne faut pas lui tenir rigueur de ce geste. Ça peut arriver à n’importe qui, mais il ne doit pas montrer ses états d’humeur. » Affaire classée.