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Pologne-Russie, le poids de l’Histoire en plus

Damien Perquis

Damien Perquis - -

Alors que la Russie peut se qualifier dès ce mardi soir (20h45), à Varsovie, pour les quarts de finale de l’Euro, la Pologne tente de minimiser l’impact de cette rencontre pas comme les autres.

« Le premier match dont on m’a parlé après le tirage au sort de l’Euro, c’est celui-là : Pologne-Russie. » En une courte phrase, le défenseur central polonais Damien Perquis résume l’énorme attente que suscite cette deuxième rencontre de la poule A. Car quoiqu’en disent les 22 acteurs, l’Histoire s’invitera au stade national de Varsovie ce mardi soir.
Si elle s’est atténuée au fil des années, la rancœur reste tenace entre la Pologne, patrie de l’ex-bloc de l’Est peu épargnée par les tragédies, et la toute-puissante ex-URSS. Et le sport l’a souvent entretenue. Comme il y a 32 ans lorsque le perchiste Polonais, Wladislaw Kozakiewicz, adressa un bras d’honneur au public soviétique lors des Jeux Olympiques de Moscou.

Obraniak : « Les Russes ne sont pas des amis proches »

La tension promet donc d’être palpable entre deux pays en quête d’un billet pour les quarts de finales de l’Euro. Pour Grzegorz Lato, président de la Fédération polonaise et ancienne légende de la sélection nationale, la politique ne doit pas s’inviter sur la pelouse : « Je ne souhaite pas la mêler au football, explique-t-il. Au Mondial 1982, en Espagne, j'ai joué face l'Union soviétique (0-0). A l'époque, les aspects politiques étaient très importants. Mais on parle d'un événement sportif. Ce sont les médias qui mêlent l'histoire, la politique et le sport. Il faut que ça reste une fête du foot. Rien de plus. » Ludovic Obraniak, lui, assure que « la rivalité est plus importante avec l’Allemagne. Mais les Russes ne sont pas des amis proches non plus », rigole le milieu polonais.
Cette rivalité pourrait toutefois aider son équipe, tenue en échec par la Grèce (1-1), à aborder ce choc face à l’ogre russe, impressionnant vainqueur de la République tchèque (4-1). « Beaucoup de fans vont venir au stade, se réjouit Damien Perquis. Ce sera un grand moment pour le foot polonais. J’espère qu’on sera capable de rééditer notre première mi-temps face à la Grèce, avec beaucoup d’envie dans le pressing et l’engagement. Ce sera un gros match sur le terrain, entre supporters et dans l’histoire. » C’est lui que le dit.

Le titre de l'encadré ici

Un match sous très haute surveillance |||

Les supporters russes étaient 7000 à Wroclaw, vendredi, pour assister au match Russie-République tchèque (4-1), ils seront 3000 de plus ce mardi soir dans les tribunes du Stade National de Varsovie, pour un bouillant Pologne-Russie. Depuis plusieurs jours, les autorités polonaises sont sur le qui-vive car l'avant-match s'annonce électrique.
Mardi soir à 20h15, plusieurs centaines de Russes et de Polonais marcheront ensemble du centre-ville de Varsovie jusqu'au Stade National. Ils réclament le retour du communisme dans leurs pays respectifs. Ils défileront en affichant les symboles de l'ex-Union Soviétique... Cette manifestation sera encadrée par les autorités de Varsovie. La Police de Varsovie craint surtout les affrontements entre hooligans russes et polonais après les heurts survenus autour du match Russie-République tchèque. Quatre membres du service d'ordre polonais avaient été frappés par des supporteurs russes.
Dans un texte publié sur leur site internet, la Fédération et l'équipe nationale russe ont appelé « avec fermeté tous les supporters à s'opposer aux provocations de hooligans et à coopérer pleinement avec les organisateurs des matches sur les questions de sécurité. »

Aurélien Brossier avec NJ et LB