Riolo : "Le Portugal aime le suspense"

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Jouer ou ne pas jouer, le Portugal n’aura finalement pas eu le temps de faire son choix. En prenant un but dès la 2e, il fallait passer vite au plan B. La boulette défensive de Cédric bien exploitée par Grosicki a permis à Lewandowki d’enfin marquer dans cet Euro. Un beau but, clair et net. La réaction portugaise ? Cinq minutes de pressing, puis de nouveau le brouillon habituel. Ronaldo et Nani tentent de se partager l’attaque. Pour le reste, difficile de savoir qui joue où et qui fait quoi ! Joao Mario prend parfois le côté droit, mais les deux attaquants sont le plus souvent isolés. Les Polonais attendent. C’est une équipe de contre et elle cherche l’espace. Elle est même étonnée de constater que même mené, le Portugal pousse peu. En exploitant mieux les situations de contre, la Pologne aurait peut-être pu boucler cette première période avec un avantage plus conséquent.
L’homme fort du Portugal, c’est Renato Sanches. C’est le seul qui met de l’intensité, qui semble comprendre l’enjeu ! Au terme d’un beau mouvement collectif, c’est lui qui égalise d’une frappe déviée. Soulagé, les Portugais peuvent revenir à leur plan de jeu. Un attentisme que partage la Pologne. Le match n’est pas verrouillé, mais des deux côtés on sent bien une prudence naturelle. Le début de la seconde période indique vite qu’on va surtout se regarder. La Pologne prend le ballon, mais sans savoir vraiment quoi faire pour bouger le bloc d’en face. Le Portugal clairement reculé. Une défense basse et peu d’espace. Dès la 50e, l’idée de la prolongation se dessine. Le moins que l’on puisse dire, c’est que des deux côtés, ça attaque mal. Le déchet technique est important. Mais en même temps, comment ne pas souligner que les actions offensives sont tellement peu soutenues que les attaquants sont bien trop seuls.
L’entrée de Quaresma semble indiquer que le Portugal veut faire la différence en fin de match. Mais avant de réussir une passe, il en rate trois. Physiquement, les Polonais terminent cuits. Ils poseraient vite une petite signature en bas du contrat « pénos » ! Dans la prolongation, les Portugais cherchent à profiter de leur supériorité physique. Il y a clairement maintenant la volonté d’aller marquer. Il était temps qu’on voit cette intention. Globalement, le match est techniquement moyen. C’est finalement le match qu’on attendait avec une peur de perdre dominante. Des défenses mieux articulées que les animations offensives.
Il ne se passe donc rien dans cette fin de match. Ce match n’aura tenu qu’on son indécision. Pour ce qui est du jeu, il y a peu à en dire. Le meilleur portugais aura encore été Pepe, ça dit tout du jeu de cette équipe. Ça n’a pas été mieux côté polonais ou on aura relevé encore une fois le travail incessant de Krychowiak. Reste donc le suspense des pénos. Les Portugais passent. Le style est toujours laborieux, mais il offre un paquet d’émotions aux supporters de cette équipe !