Varsovie a la gueule de bois

La fan zone de Varsovie - -
Varsovie n’est plus tout à fait la même depuis l’élimination de son équipe nationale et celle de la Russie, samedi. Le soufflé est retombé. Plus de rouge et blanc dans la ville. Plus de supporters russes pour entonner le traditionnel « Kalynka ». La capitale polonaise a vécu au rythme « intense » de son Euro pendant les dix premiers jours de la compétition avec trois matchs programmés au stade national, dont deux de la Pologne et deux de la Russie. A chacune de ces rencontres, plus de 200 000 supporters avaient envahi les rues. De quoi booster l’activité des commerçants notamment grâce aux 20 000 russes, les plus dépensiers, qui ont séjourné entre un et cinq jours à Varsovie.
L’élimination surprise de la bande à Archavine n’a pas été perçue comme une mauvaise nouvelle uniquement au pays de Vladimir Poutine. « Oui, il y a une différence d’activité depuis le départ des supporters russes, reconnait Andrzej, serveur du restaurant Delicja Polka. Ce n’est pas bon pour nous. Nous pensions que nous ferions de meilleures affaires pendant la compétition. » La présence de 5000 Grecs et des milliers d’autres supporters sans billet ont également permis de doubler par deux la moyenne des chiffres d’affaires les soirs de match. Même si la Fanzone gérée par l’UEFA -qui peut accueillir 130 000 supporters et proposer boissons et nourritures- n’a pas permis aux commerçants de réaliser des recettes records.
Un quart et une demie encore au programme
Depuis que le groupe A a rendu son verdict, les terrasses sont vides, l’activité est au point mort et l’ambiance est retombée comme en témoignent les vendeuses d'écharpes polonaises, ukrainiennes, italiennes, inactives. « C’est terrible. Quand on avait des supporters russes et polonais, les terrasses ne désemplissaient pas, rappelle Michael, gérant du Holy Moly bar, un pub irlandais. On n’avait plus une table disponible alors que maintenant, regardez, nous n’avons que trois tables occupées en terrasse et quasiment personne à l’intérieur. »
Varsovie doit encore accueillir deux rencontres, le quart de finale Portugal-République tchèque (ce jeudi 21) et une demi-finale (jeudi 28). « Je ne crois pas que les supporters tchèques et portugais vont relancer l’activité », prédit Andrzej. Les Tchèques, voisins et nombreux à suivre leur équipe, ont pourtant un bon « potentiel dépensier ». Tout comme les milliers d’Allemands qui pourraient rallier la cité polonaise en cas de qualification pour les demi-finales aux dépens de la Grèce, et de ses fans beaucoup moins nombreux. Pour leurs affaires, les commerçants ont choisi leur camp…