Bordeaux - Benfica : Le paradoxe Girondins

Opposé au Benfica en 1/8e de finale aller de la Ligue Europa (ce soir, 21h05), c’est une équipe de Bordeaux en déficit total de confiance qui tentera d’enchainer un 7eme match sans défaite sur la scène européenne. Un véritable paradoxe pour des Girondins en plein doute en L1.

Sur le papier, tout pourrait laisser croire que Bordeaux vit une saison pleine. Positive même. Les Girondins vont disputer un huitième de finale aller d’Europa League, sont toujours engagés en quart de finale de la Coupe de France et pointent au 10e rang de la Ligue 1. Seulement dans les faits, les Girondins sombrent actuellement dans la sinistrose… En enchainant une quatrième défaite consécutive en championnat, dimanche dernier face à Lille (2-1), Bordeaux a égalé un bien triste record : celui de la pire série de défaites dans l’histoire du club depuis la saison 1995-1996.

Une situation dont les joueurs souffrent de manière évidente. « Nous sommes les premiers frustrés parce que c’est nous qui perdons. Nous sommes les premiers fautifs. Mais au niveau de l’orgueil, ça fait mal », lâche, lucide, Nicolas Maurice-Belay. Il poursuit : « On ne peut pas se focaliser uniquement sur la Coupe de France ou la Ligue Europa. Malheureusement en ce moment, c’est le championnat qui ne nous réussit pas. Mais ce n’est pas de notre propre volonté. »

Car oui, enchainer les matchs de Ligue Europa et de championnat est une gymnastique délicate que Bordeaux ne maitrise pas encore. Sur les 10 matchs ayant eu lieu après un match européen, les Bordelais n’en ont gagné qu’un seul (Lorient, 0-4)...

L’Europe pour oublier

Le meilleur moyen de briser cette dynamique négative serait à l’évidence d’arracher un résultat face à Benfica. Un club portugais à la courbe de forme totalement inverse, et qui reste invaincu en 21 matchs de championnat. Un scenario victorieux auquel Julien Faubert veut croire malgré tout. « Les vingt premières minutes vont être très difficiles. Il faut essayer de faire le dos rond, de laisser passer l’orage et de jouer nos chances à fond, lâche-t-il. Je ne pense pas qu’on ait grand-chose à perdre. On est là pour jouer notre chance à fond. Je pense qu’on va le faire ».

Dernier élément : invaincu depuis 6 matchs en Europa League, les joueurs bordelais ont même des raisons historiques de positiver. Car hasard ou coïncidence, c'est au cours de la saison catastrophe 1995-1996 que Bordeaux avait réalisé son meilleur parcours en coupe de l'UEFA, avec une défaite en finale face au Bayern Munich. Des Bordelais qui pourraient sauver leur saison avec l’Europe, tout en redoutant d’avance l’impact négatif que cette compétition aura sur le championnat. De quoi nourrir encore un peu plus le paradoxe girondin.