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Pari perdu pour Le Guen

Le jeune PSG de Loris Arnaud a sombré face à Schalke. Et pour ne rien arranger, l'attaquant parisien s'est gravement blessé

Le jeune PSG de Loris Arnaud a sombré face à Schalke. Et pour ne rien arranger, l'attaquant parisien s'est gravement blessé - -

Le PSG new-look aligné par Paul Le Guen n'a pas tenu la distance face à Schalke 04 (3-1). Les jeunes pousses du club n'ont pas été au niveau espéré par leur entraîneur en terre allemande.

« On a les moyens de bien faire… on a des jeunes qui ont progressé, qui ont franchi un palier. A eux de montrer que l’on peut faire appel à eux ». Paul Le Guen tenait ce discours quelques heures avant d’aller défier Schalke 04 sur ses terres avec une formation fortement rajeunie. Un choix dicté, selon le technicien parisien, par le calendrier démentiel qui attend actuellement le PSG et le clasico de dimanche face à l’Olympique de Marseille, un match toujours aussi primordial aux yeux des supporters franciliens. Si l’ancien guide victorieux de l’Olympique Lyonnais a perçu, depuis son arrivée au club, des aptitudes chez sa classe biberon à répondre présent lors de matches de haut niveau, il va vraiment falloir un jour que ces derniers le démontrent… ou que Le Guen revienne purement et simplement sur ses déclarations.

Car, si le scénario de la partie n’a, finalement, rien eu de surprenant - Schalke, avec son équipe-type a évolué, comme on pouvait s’y attendre, deux classes au-dessus de la formation alignée par le technicien breton -, le niveau supposé de certains bambins couvés par l’entraîneur du PSG a profondément déçu. On pense à Granddi Ngoyi, complètement absent de la bataille du milieu. On songe également à Larrys Mabiala, catapulté défenseur central aux côtés de Sammy Traoré pour le bien du collectif et vite à côté de son sujet, comme en témoigne son but contre son camp dès la 13e minute de jeu suite à un centre tendu de Westermann.

Trop fébriles derrière…

Bref, face à une formation allemande à son niveau, jamais le pari tenté par PLG n’a fonctionné. Pourtant, ses joueurs, complètement léthargiques dans l’entrejeu durant une bonne demi-heure, n’ont pas toujours affichés un profil de victime expiatoire sur la pelouse de Gelsenkirchen, à l’image du serbe Mateja Kezman. L’ancien buteur de Chelsea, conscient ces dernières semaines de glisser lentement mais sûrement au sein de la hiérarchie des attaquants mise en place par son entraîneur, avait une belle carte à jouer. Comme les jeunes pros du club d’ailleurs.

Mais l’international tatoué, probablement crispé par la peur de mal faire, n’est parvenu, ni à se montrer décisif , ni à jouer le rôle de cadre que son statut, son CV et son âge (29 ans) devraient naturellement lui conférer au sein du vestiaire parisien. Idéalement placé dans la surface de vérité suite à une déviation aérienne d’Arnaud dans la profondeur, Kezman croisait trop sa frappe devant Neuer (37e). Un manqué d’autant dommageable que dans la foulée, Kuranyi enfonçait le clou d’une superbe frappe du droit en pleine lucarne (38e, 2-0).

Prostré sur son banc de touche, Le Guen a le masque. Celui qui n’a jamais affiché sur la place publique son envie ni son besoin de compter l’ancien joueur de Fenerbahçe dans ses rangs aura de sérieux arguments à présenter à ce sujet à son président, Charles Villeneuve… Toujours est-il que Paris ne parvient pas à se faire violence, à hisser son niveau de jeu et à se mettre au diapason de l’opposition. Manque de talent ? Manque de confiance ? Pas évident de trouver un élément de réponse. Mais à défaut de sombrer totalement, le club de la capitale resserre un peu les vis en seconde période.

…trop tendres devant

Une tendance probablement favorisée par le refus de Schalke de continuer à jouer. Les Allemands, conscients d’avoir déjà laissé filer bon nombre de situations de buts (Westermann, 9e, Altintop, 34e) en première période, se contentent de gérer. Paris, renforcé par l’entrée de Sakho (46e), se veut moins fébrile, certes mais pas plus adroit et Neuer sort le grand jeu devant Kezman, décidément bien malheureux dans le dernier geste (56e). Devant si peu de danger, le pari initié par Fred Rutten à la pause se veut payant. Un relais de Kuranyi et d’Altintop se transforme en but sonnant et trébuchant pour le second (69e). Ce dernier coup de semonce oblige Paul Le Guen à sauver les apparences. Le technicien parisien lance Rothen et Luyindula (76e) mais perd probablement pour de longs mois Arnaud, sérieusement blessé au genou (74e). Son coaching ne tarde pas à faire effet. Si Krstajic (78e) et Kuranyi (82e) obligent Landreau à faire parler ses gants, c’est bel et bien Paris qui termine le mieux la rencontre.

Le banc francilien se croit maudit lorsque Luyindula, seul au second poteau, manque de peu de reprendre de la tête un coup franc de Rothen (87e). Mais, parfois, en football, il y a une justice. Très certainement et de loin le meilleur joueur aligné jeudi soir par Le Guen, Chantôme finit par faire trembler les filets adverses dans le money-time (90e+2)…Sans hurler sa joie, le milieu de terrain du PSG reprendra sa place avant d’aller serrer la main de ses adversaires au coup de sifflet final. Rajeunie pour la bonne cause, la formation francilienne n’a pas vraiment existé et aurait pu faire mieux, face à Schalke, avec ses éléments de base. Charge à eux, en l’emportant dimanche face à l’OM, de prouver que leur entraîneur, à défaut d’avoir vu juste dans le potentiel de ses jeunes, a eu raison de les ménager. Il en va, désormais, de sa crédibilité et de son avenir à la tête du PSG.

La réaction de Paul Le Guen : « Je vous dis… C’est un fois que j’assume totalement. Marseille a joué hier soir, nous on a joué ce soir. Toulouse jouera samedi et nous on va jouer dimanche soir. La compétition de base, c’est le championnat. Il faut qu’on l’ait à l’esprit. Je n’ai pas l’effectif, je suis même certain de ne pas avoir l’effectif pour pouvoir jouer sur les quatre tableaux. Après, certains peuvent penser autrement, mois je suis sûr du contraire. »

Alix Dulac