Rennes s'attend au pire

- - -
Le stade de la route de Lorient ressemblera à une vraie forteresse, ce jeudi, lors du barrage retour de la Ligue Europa. La réception de l’Etoile rouge de Belgrade fait, en effet, craindre le pire aux Rennais. D’autant que près de 1000 supporters sont attendus en terre bretonne à partir de midi. Le décès de Brice Taton, supporter toulousain tué par des hooligans du Partizan Belgrade en septembre 2009, et l’arrêt de la rencontre Italie-Serbie en octobre 2010 après des jets de fumigènes et des dégradations de la tribune de Gênes, sont autant de signes qui incitent à la plus grande prudence. Le club breton a déjà vécu quelques débordements, comme lors du match face aux Croates du Dinamo Zagreb (1-1) en décembre 2007 avec des jets de fumigène sur la pelouse. Mais, jeudi, la situation sera plus critique.
Pour empêcher tout incident similaire, les autorités ont déployé les grands moyens : entre 280 et 300 fonctionnaires de police seront présents, ainsi que des membres du GIPN, de la brigade canine et de la BAC, trois compagnies de CRS et des sections d’intervention. Rien que ça ! « On est prêts à recevoir nos amis serbes dans d’excellentes conditions, glisse Patrick Frétel, directeur de la sécurité du Stade Rennais. Au niveau du club, il y aura aussi 95 agents de sécurité, 300 stadiers et un gardiennage du stade la veille du match. » Alors que 400 supporters serbes devaient quitter Belgrade, ce mercredi, ils ne sont finalement que 220 encadrés. Ils devraient pourtant être beaucoup plus dans la cage réservée aux visiteurs. « Il reste la diaspora serbe européenne en France, en Allemagne, en Suisse et en Espagne. Il y a une grande interrogation puisque ces personnes se déplacent comme elles l’entendent », poursuit Frétel.
Des tribunes fermées et un canon à eau
Pour éviter des heurts avec les 18 000 spectateurs qui devraient prendre place dans le stade, une partie des deux tribunes en contact direct avec l’enclos réservé aux supporters adverses sera fermée. « C’est un match à très hauts risques, poursuit Frétel. Lorsque nous avions préparé la réception du PSG, je me rendais compte que c’était une bagatelle à côté. Ça ne m’inquiétait pas du tout. La preuve, le match s’est déroulé dans de parfaites conditions. Nous espérons que ce match se déroulera aussi dans d’excellentes dispositions. » Pour cela, tous les moyens seront bons. « Le canon à eau a été demandé, conclut mi-amusé, mi-inquiet Frétel. C’est la première fois. En règle générale, on n’a pas de brigade cinophile ni le GIPN. »