Un nul en guise d'Au revoir

Terminus européen pour les Verts hier soir à Geoffroy-Guichard. - -
L’AS Saint-Etienne a mis un terme à sa saison schizophrénique, balancée entre un parcours impeccable en Coupe de l’UEFA (invaincue jusqu'au Werder) et une descente aux enfers en championnat (18e à la veille de la 29e journée). Les joutes européennes des Verts, que ce soit sous la baguette de Laurent Roussey ou de son successeur Alain Perrin, ont pu faire oublier par moments les déboires des joueurs du Forez en Ligue 1. Le parfum d’Europe, cher au public du Chaudron, 26 ans après la dernière finale continentale, s’est finalement éventé au soir de la 28e journée. Après la défaite des siens à Grenoble (1-0), Alain Perrin a tiré la sonnette d’alarme. Le technicien stéphanois a rappelé la famille « verte » (joueurs, dirigeants et supporteurs) à l’incontournable réalité : l’avenir de l’ASSE ne se joue qu’en Ligue 1. Perrin, fossoyeur des soirées enivrantes de Coupe d’Europe ? Las, l’ancien coach de l’OL a dû mettre un peu d’eau dans son vin, plus les jours passaient, et que ce 8e retour se rapprochait. Destiné aux supporteurs et à ses patrons, Perrin a envoyé un message très politique, en déclarant qu’il alignerait une « équipe de qualité ». On ne brade pas comme ça un match européen dans le Forez…
Mais sur le terrain, la réalité s’est invitée, froide et sans pitié. Face à une formation stéphanoise privée notamment d'Ilan et Machado, les visiteurs ont très tôt mis les Verts sous l'éteignoir. Le but de retard à effacer s’est rapidement transformé en un handicap insurmontable. Prödl ouvrait la marque pour le Werder, profitant d’un marquage inexistant de Gomis (6e, 1-0). A cet instant de la partie, les Verts devaient marquer trois fois pour éviter l’élimination... Peu avant la demi-heure de jeu, les joueurs de Thomas Schaaf rendaient l’avenir européen de leurs adversaires encore plus sombre, avec Pizarro qui envoyait le cuir de la tête au fond des filets de Janot (28e, 2-0). La belle inspiration de Balaouane (64e, 2-1), n’était qu’un sursis pour les locaux, avant l'égalisation de Grax arrachée dans les arrêts de jeu 2-2. Mais malgré cette parité de pur orgueil, le Werder poursuit son idylle avec la C3, et repart avec la satisfaction d’avoir enfin vaincu le signe indien, après quatre défaites en quatres matches contre des formations françaises. Bye, bye l’Europe pour les Verts, qui vont retrouver leurs travaux d’Hercule, dès dimanche à Lorient, face à un adversaire, certes 12e, mais seulement à trois points du premier relégable… Saint-Etienne. Dorénavant, l’ASSE ne pourra plus se voiler la face.