Valence, un modèle à ne pas suivre

L'international du FC Valence David Villa. - -
Sur leurs bureaux, les boîtes d’antidépresseurs et les tasses de café chevauchent les dossiers bancaires. Au FC Valence, il y a bien longtemps que les comptables ont perdu le sommeil. Depuis plusieurs années, le club croule sous les dettes et vit avec une épée de Damoclès au dessus de la tête. Personne n’assume ses responsabilités et les dirigeants successifs se renvoient la faute à tour de rôle. A chaque début de saison, le budget est bouclé grâce à des solutions transitoires. Un bricolage financier qui maintient à flot le navire valencian. Mais pour combien de temps ? A l’heure actuelle, Le FC Valence est le club le plus endetté d’Espagne avec une dette estimé à plus de 500 millions d’euros. Durant les six dernières années, il aurait investi six fois plus qu’il n’a encaissé. Héritage d’une politique de recrutement irresponsable, la formation méditerranéenne possèderait une masse salariale de 112 millions d’euros par an. Aucun investisseur n’est prêt à racheter un club aussi insolvable. S’il existait en Liga une DNCG à la française, les Chés auraient certainement été rétrogradés plusieurs fois…
Le « nouveau Mestalla » en stand-by
En 2007, Juan Soler, l’ancien président du club imagine un projet immobilier susceptible de renflouer les caisses. Son idée : construire une nouvelle enceinte à la périphérie de la ville afin de revendre le terrain du stade Mestalla, situé en plein centre de l’agglomération valencianne. Une opération immobilière qui s’annonce juteuse. Mais entre temps, la crise économique fait son apparition. Touchés de plein fouet par la conjoncture, les investisseurs potentiels renoncent à acquérir Mestalla, alors que les travaux du nouveau stade ont déjà débuté depuis plusieurs mois. Début 2009, la construction est donc stoppée en attendant de trouver une solution. Dans la foulée, le club connait des retards de salaires. Certains joueurs et membres du personnel ne voient pas la couleur de leur fiche de paie pendant deux mois. Un homme d’affaires particulier avance alors de l’argent au FC Valence en prenant une garantie sur les recettes des futurs droits TV. Cette rentrée d’argent permet de régler la situation. Enfin temporairement... Cet été, le club frise le dépôt de bilan. Le nouveau président, Manuel Llorente, parvient à éviter le pire en bouclant une augmentation de capital de 92 millions d’euros et en obtenant un prêt de 50 millions d’euros auprès d’une importante société régionale. Le tout en conservant ses meilleurs joueurs comme David Villa, courtisé par le Real Madrid, ou encore David Silva. Cette saison, Valence ne dispute pas la Ligue des Champions. Un manque à gagné qui fait doublement défaut aux Espagnols car les matches d’Europa League ne remplissent qu’à moitié leur stade. Une désaffection qui devrait se poursuivre ce soir face à Lille.