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États-Unis: les arguments choquants de la Fédération pour justifier l’inégalité salariale hommes-femmes

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Dans le cadre du procès qui l'oppose à son équipe internationale féminine, la fédération américaine de football a expliqué qu'il y avait une "différence de responsabilités" entre ses joueuses et leurs homologues masculins.

La formulation fait déjà parler. Attaquée en justice par son équipe féminine internationale, championne du monde en 2018, qui lui reproche l'écart de salaire avec ses homologues masculins, la Fédération américaine de "soccer" a répondu mardi. Dans des documents révélés par Buzzfeed, elle a justifié la situation en évoquant des différences importantes "de responsabilité" et un écart "physique".

"L'hostilité des fans" comme argument avancé

"Un international masculin porte plus de de responsabilités dans le football américain qu'une internationale féminine", a expliqué la fédération. Elle a notamment évoqué "l'hostilité des fans adverses" qui n'est "pas du même niveau que celle que doit affronter l'équipe féminine lorsqu'elle essaie de se qualifier pour un tournoi important".

Les instances ont aussi avancé des arguments plus douteux sur les différences biologiques entre les deux formations, tentant une comparaison avec la natation: "Peu importe à quel point Katie Ledecky est incroyable, elle ne battra jamais Michael Phelps", a-t-il été expliqué. 

Un argument "ridicule"

Un argument jugé "ridicule" et appartenant à "l'age paléolithique" pour Meg Linehan, porte-parole de l'équipe féminine dans cette affaire. "N'importe qui dans la monde comprend qu'affirmer que les hommes ont plus de responsabilités est purement et simplement du sexisme, qui illustre exactement la discrimination qui nous a mené à lancer cette procédure", a-t-elle affirmé sur Twitter.

Avec ces explications, la fédération espère convaincre la tribunal fédéral que l'écart de revenus entre les deux équipes ne tombe pas sous le coup de l'Equal Pay Act, une loi fédérale américaine visant à équilibrer les salaires entre les deux sexes. Le verdict devrait être rendu en mai, si les deux parties ne trouvent pas d'accord d'ici-là. 

CP