Tests, distanciation et douches réglementées, la Bundesliga féminine reprend

C'est officiel depuis le 20 mai dernier. Les autorités allemandes donnent leur feu vert: la Frauen-Bundesliga, le championnat de football féminin, va reprendre à partir du 29 mai. "Je suis très heureuse de retrouver les terrains et de pouvoir continuer le championnat. C’est un peu comme une trêve hivernale parce qu’on a repris l’entrainement assez vite. On était bien lancé sur une bonne dynamique, et j’espère qu’on va la retrouver, on a plein de choses à gagner et à faire encore cette saison", décrit Lara Dickenmann, joueuse de Wolfsburg passée par l’Olympique lyonnais (2009-2015). Le calendrier va être très chargé puisqu’en l’espace d’un mois, six journées de championnat vont être jouées (sans compter les matches en retard), la Coupe nationale ira aussi à son terme (quarts programmés le 3 juin, demies les 10 et 11 juin, et finale le 4 juillet). Tout cela avec un dispositif sanitaire mis en place depuis plusieurs semaines au sein des clubs et qui devrait être sensiblement identique lors des rencontres à ce que l’on a vu pour la reprise de la Bundesliga le week-end dernier.
Test de dépistage, mesures sanitaires, et entrainements normaux
Au Bayern Munich, les séances en petit groupe ont débuté mi-avril: "Je vais être honnête, au départ quand nous avons repris l’entrainement, ce n’était pas facile, c’était une situation très spéciale. Les joueuses étaient perplexes et sensibles par rapport au contexte, ce qui était très compréhensible. Dès le départ, nous avons été transparents avec elles sur le dispositif, et leur ressenti était très important pour nous", relate Bianca Rech, directrice sportive du club. Un peu partout, l’entrainement collectif "normal" a repris ses droits depuis une dizaine de jours. "Je me sens très privilégiée, déjà on avait beaucoup de chance avec les entraînements en petit groupe (5 à 7 joueuses). On a eu un protocole de la Fédération, et des consignes. Au départ, on a eu des réunions où on était assise à deux mètres l’une de l’autre, c’était un peu particulier, mais sinon c’est vraiment bien organisé. J’ai parlé aux filles à Lyon, en Espagne, en Angleterre, la situation est beaucoup plus compliquée", confie le Suissesse Dickenmann.
Au Bayern, le premier test de dépistage au covid a été effectué avant le premier entrainement collectif. Depuis, l’équipe est testée deux fois par semaine: "Le protocole de tests se poursuivra jusqu’à la fin de la saison. Chaque matin, avant leur arrivée au centre d’entrainement, le staff et les joueuses prennent leur température corporelle, alertent sur la présence de symptômes éventuels et détaillent les contacts qu’ils ont eus à l’extérieur de leur domicile", explique Bianca Rech. A Wolfsburg, dans toutes les zones du club, les joueuses doivent garder leurs distances et porter un masque. Elles ne l’enlèvent qu’une fois arrivées sur le terrain d’entrainement. Le passage aux vestiaires se fait rapidement en gardant des distances, tout comme la douche qui est réglementée. "On a moins de moments de vie avec l’équipe, cela manque un peu mais on s’adapte", confie Dickenmann.
En confinement avant le premier match
Jouant vendredi prochain en ouverture de la journée à 14h, l’équipe de Wolfsburg va prendre la direction de son hôtel ce soir pour une phase de confinement jusqu’au match face à Cologne: "On sera un peu confiné, on n’est pas trop fan de ça mais on sait ce que c’est indispensable. Pour jouer on fait tout ce qu’il faut", détaille Dickenmann. Pour passer cette grande mise au vert un peu particulière, l’ancienne lyonnaise a prévu de réfléchir à son futur mémoire de fin d’étude, et a notamment mis sa console de jeux dans son sac. Ce dimanche, le Bayern en fera de même, comme toutes les autres équipes du championnat en fonction de la programmation de leur rencontre. C’est la condition sine qua non pour jouer les matches qui se dérouleront à huis clos. Ensuite quand le calendrier va se bousculer, le confinement sera évidemment beaucoup plus court. Une fois cette fin de saison terminée, et après des vacances probablement écourtées, la Ligue des champions féminine pourrait faire son retour pour la conclusion de l’édition 2020 avec les quarts de finale initialement programmés fin mars, début avril. Mais le calendrier et certaines problématiques liées aux contrats des joueuses ne sont pas encore tranchés selon Bianca Rech: "Nous sommes en contact avec l’ECA qui représente les clubs au niveau européen. Il y a encore des points de discussions sur le calendrier en août ou septembre, le lieu des rencontres, et l’éligibilité des joueuses par rapport aux fin de contrat et aux transferts. Parce qu’à la fin du mois d’août vous avez de nouvelles joueuses dans une équipe et ce ne serait pas possible de jouer avec la même équipe qu’en mars."