FFF : la révolution est en marche

Il y a trois mois, l’affaire du bus de Knysna mettait en exergue les travers d’un football français à l’image de plus en plus écornée. Joueurs au comportement inacceptable, entraîneurs impuissants, dirigeants dépassés, public écœuré… Enquête sur les causes d’un malaise bien plus profond qu’il n’y paraît. Deuxième volet : voyage au cœur d’une fédération française de football aux abois.

« Je veux que ça bouge ! » Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnelle (LFP) attend avec impatience les Etats Généraux du football qui se tiendront les 28 et 29 octobre à l’INSEP. A la demande de Nicolas Sarkozy, toutes les familles du football français seront réunies à Paris afin de relancer un sport dont les dysfonctionnements ont éclaté au grand jour après un été désastreux.
Jugée responsable de la mauvaise gestion des Bleus, la Fédération française de football focalise toutes les attentions. Sa gouvernance surtout : « Elle mérite une réflexion particulière », soutient Rama Yade, la secrétaire d’Etats aux Sports. La FFF, qui a commencé son autocritique, a quelques idées : « Nous devons réfléchir à une gouvernance plus moderne, plus réactive et plus démocratique, reconnaît son président Fernand Duchaussoy. Pourquoi pas avec un Conseil de surveillance et un directoire. »

Louvel : « Des décideurs reconnus qui portent les responsabilités »

Représentant des clubs professionnels, Frédéric Thiriez va dans le même sens : « Pour ne plus jamais revivre ce que nous avons vécu en Afrique du Sud, il y a quelque chose à changer dans le système fédéral. Nous devons trouver un système plus efficace et plus démocratique. Les dirigeants doivent être élus par le peuple du football sur la base d’un programme et non pas par cooptation. »
Critiqués pour leur immobilisme, les membres du Conseil fédéral peuvent se faire du souci : « Il faut aller vers une forme de direction beaucoup plus resserrée, avec des décideurs reconnus qui portent les responsabilités, avance Jean-Pierre Louvel membre du comité de pilotage des Etats Généraux et président de l'Union des Clubs Professionnels de Football. Aujourd’hui les décisions sont prises par un Conseil Fédéral de 25 membres et on ne sait pas qui prend les décisions. Du coup, on met tout sur la tête du président alors qu’il n’est pas toujours le seul responsable. » En se dirigeant vers plus de transparence, la FFF parviendra-t-elle a fédérer tout le football français derrière elle ? Ce sera l’un des enjeux majeurs de ces Etats Généraux.