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FFF: les troublantes révélations du "Monde" sur des factures de la fédération

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Le quotidien Le Monde a révélé vendredi l’existence de troublantes factures dans les comptes de la FFF après le sacre des Bleus en Coupe du monde en 2018.

Un gros caillou dans la chaussure de Noël Le Graët ? Selon des révélations du Monde, la gestion financière de la Fédération Française de Football comporte certaines zones d’ombre. Si Florence Hardouin, directrice générale de la FFF, défend son bilan financier, le quotidien a eu accès à des données comptables qui révèlent "une réalité plus trouble dans la période faste qui a suivi le titre mondial des Bleus en 2018." Plusieurs factures suscitent des interrogations parmi la dizaine de millions d’euros versée par la FFF à des entreprises extérieures au cours de la saison 2018-2019.

Dans le détail, il y a 20.000 euros facturés en quatre fois à l’agence de conseil et de relation publique "2017", dont la journaliste Nathalie Iannetta, ex-conseillère sport et vie associative à l’Elysée (2014-2016) et à l’UEFA fut l’une des associés entre 2018 et 2020. Ces factures devaient financer le programme Héritage, destiné à développer la formation et les infrastructures du foot féminin avant le Mondial 2019 en France. Dans un premier temps, Nathalie Iannetta qui était alors journaliste pour Téléfoot, a indiqué au Monde n’avoir facturé et fait un devis qu’à hauteur de 10.000 euros pour justifier ces prestations et ne pas avoir été rémunérée par la FFF. Mais en interne à la "3F", ces factures auraient intrigué en raison, notamment, de l’absence d’un contrat identifiable.

La mystérieuse absence d'un contrat

Lors d’un deuxième échange avec Le Monde, Nathalie Iannetta reconnait ne pas avoir retrouvé le contrat et dit "avoir fait une confusion entre un devis refusé par la FFF et la Ligue de football professionnel, et les quatre factures en question". Elle assure que les prestations ont bien été fournies, envoyant comme preuves des échanges de mails avec Florence Hardouin. A la FFF, on va dans le même sens que la journaliste, mais le flou demeure quant à l’existence du contrat.

Selon certains cadres, des doutes concernent le "rôle significatif" de l’actuelle directrice des sports de Radio France dans ce programme Héritage, lequel aurait pu être géré en interne. Enfin selon Maud Pozas, ex-consultante au sein de l’agence "2017", aucun appel d’offre n’a été opéré par la FFF avant que Nathalie Ianetta ne décroche le marché.

Controverse concernant des proches de Le Graët

Le Monde met aussi en lumière une autre facture troublante dans les comptes de la FFF. A l’été 2019, le service marketing et de la responsable des droits télévisés a déboursé 6.203 euros au Canoë-kayak club guingampais dont le siège est situé à 65m des bureaux familial Le Graët, spécialisé dans l’agroalimentaire. Or Lionel Tinevez, seul salarié, n’a aucun souvenir d’avoir reçu une telle facture: "J’ai vérifié dans les comptes", dit-il. Et le président du club de l’époque n’en garde aucun souvenir." "Une facture a été acquittée en faveur du club de canoë en question mais en 2011 et pour un montant de 300 euros dans le cadre d’une activité de séminaire de la direction marketing de la FFF", se justifie la FFF.

Il existerait aussi des zones troubles dans les ressources humaines au sein de l’instance française. Noël Le Graët aurait ainsi fait embaucher en CDD sa petite-fille au pôle marketing du comité d’organisation du Mondial 2019 et son petit-fils comme magasinier à la boutique de la FFF puis à la Ligue de football amateur. Le compagnon de l’une de ses petites-filles a aussi été embauché comme chef de projet, en 2017 en CDI, au service marketing. La FFF assure qu’il s’agit "procédure de recrutement régulière" et précise que "M. Le Graët n’est en rien intervenu dans ces procédures de recrutement", sa "vie privée ne rentrant en aucun cas en ligne de compte."

ABr