Foot amateur: le coup de gueule du président de l'AS Saint-Priest contre la FFF

Le mécontentement grandit dans le football amateur. De nombreux clubs s'insurgent des méthodes de classement retenues pour établir les classements définitifs de la saison 2019-2020 prématurément arrêtée, mais aussi du manque d'aides financières pour faire face à la pandémie de coronavirus. Patrick Gonzalez, président de l'AS Saint-Priest, club emblématique du foot amateur lyonnais, est l'un des porte-voix de cette colère. "Le football amateur est en train de mourir", s'alarme-t-il, ce mercredi soir dans l'After Foot sur RMC.
Son club est relégué en National 3, en raison du maintien du système de trois montées et trois descentes entre cette cinquième division et le National 2. Or, cette règle n'a été appliquée pour aucun autre championnat géré par la Fédération française de football. Tous les autres ne sont soumis qu'à une seule promotion-relégation.
"On n'a pas été écoutés et il n'y a pas eu de concertation. Les présidents de districts et de ligue nous ont jamais rien demandé. On se réveille, on s'organise, parce que c'est complètement arbitraire et dictatorial. (...) On ne peut pas dire à Pierre qu'il y a un règlement, à Paul qu'il y en a un autre et à Jacques qu'il y en a encore un autre", s'indigne Patrick Gonzalez.
"On ne fait que payer et se taire en permanence"
Pour ce qui est de la situation économique des clubs amateurs, le président du club où sont notamment passés Youri Djorkaeff et Nabil Fekir charge la Fédération française de football. Il attend un geste: "Comment peut-on vivre? Les présidents de club et les comités directeurs, ce sont des bénévoles. On fait du social. Nous sommes au coeur de la cité. Si le foot s'écroule, la société se portera très mal. Aujourd'hui, on en a ras-le-bol. On ne fait que payer en permanence et il faut se taire en permanence. On n'en peut plus. Il faut peut-être que Noël Le Graët nous écoute".
"Nous sommes 15.000 clubs amateurs, prévient-il. Nous avons envoyé trois courriers à M. Le Graët, sans réponse, et un à notre ministre Roxana Maracineanu. Sans aucune réponse, encore. On a demandé un fonds d'urgence de 300 millions d'euros pour l'aide au football amateur. (...) Notre FFF a le vent dans le dos, elle fait un prêt sur vingt ans et permettra d'éviter la mort des clubs français amateurs. Sur les quatre dernières années, 4.000 clubs ont déposé le bilan, surtout au niveau du milieu rural. C'est grave".