François Hollande tacle les footeux : la réponse acide d'Emmanuel Petit

François Hollande a un conseil pour les footeux : se mettre à la « musculation du cerveau ». Un extrait, révélé par Le Parisien, du livre de Fabrice Lhomme et Gérard Davet "Un président ne devrait pas dire ça..." (Stock), dans lequel ils reprennent leurs conversations avec le président de la République de 2012 à 2016. Ces quelques mots sur les joueurs de foot, Emmanuel Petit, membre de la Dream Team RMC Sport, a du mal à les digérer.
Emmanuel Petit : "Je donnerais bien des cours de musculation du cerveau, et même de probité, à la classe politique"
"Quelque part, ça ne me surprend pas vraiment. Je peux comprendre, jusqu’à une certaine limite, ces propos. C’est vrai qu’il y a beaucoup trop de footballeurs qui donnent un mauvais exemple, aujourd’hui. Malgré tout, faire une généralité, je trouve que c’est un raccourci que ne devrait pas prendre le président de la République. Ça me déçoit, mais ça ne me surprend pas. Depuis trop longtemps, nous les sportifs, les footballeurs, sommes regardés avec beaucoup de condescendance par nos chers politiciens. C’est vrai que nous, on n’a pas la chance de faire l’ENA. Mais je donnerais bien des cours de musculation du cerveau, et même de probité, à la classe politique. Notamment dans l’honnêteté intellectuelle, l’honnêteté tout court.
Je ne veux pas rentrer dans un conflit de communication avec le président de la République, mais je trouve que ça serait bien que ces gens-là puissent redescendre de temps en temps de leur piédestal et aller à la rencontre du peuple français.
Nous, footballeurs, on ne détient pas la science infuse. Mais nous créons des richesses, contrairement aux politiciens qui vivent des deniers des gens. C’est une chose qui nous différencie : nous ne volons pas l’argent des gens, nous gagnons notre argent justement. Et nous payons nos impôts, nous créons des richesses. On est souvent représenté, à juste titre, avec un certain manque d’intelligence. Mais je trouve que l’intelligence n’est pas simplement celle que nous apprenons à l’ENA. Il y a différentes formes d’intelligence et quand on est le premier représentant d’un pays, on se doit d’être conciliant, compréhensif.
Nous, tout ce qu’on a, il a fallu qu’on aille le chercher. On n’est pas né avec une cuillère d’argent dans la bouche, malheureusement. C’est ce qui nous différencie la plupart du temps avec vous les politiciens, qui êtes tellement éloignés des priorités des Français et de ce qu’ils peuvent vivre au quotidien. Nous nous levons tous les matins avec beaucoup de responsabilités sur les épaules. On est souvent critiqué, souvent à juste titre. Mais au moins, nous ne trahissons personne. Et nous, au moins, nous créons des richesses."