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Furiani, l’hommage et les leçons

Furiani, le 5 mai 1992

Furiani, le 5 mai 1992 - -

Des centaines de personnes se sont succédées toute la journée au pied du stade Armand-Cesari de Bastia pour rendre hommage aux18 morts et 2 300 blessés lors de l’effondrement de la tribune du stade de Furiani le 5 mai 1992.

Après avoir assisté vendredi à un « Tournoi du souvenir » réunissant 300 enfants de 10-11 ans au stade de Lucciana, près de Bastia, le président de la Fédération Française de Football, Noël Le Graët, s’est rendu samedi matin au côté du président de la Ligue Corse Marc Riolacci devant la stèle érigée en mémoire des 18 personnes décédées dans l’effondrement d’une tribune du stade de Furiani. Il y a déposé une gerbe de fleurs bleu blanc rouge, imité ensuite par les familles des victimes, des survivants et des anonymes qui se sont recueillis le plus souvent en silence.

« C’était un moment important, nécessaire. Il était logique que la France du football, et pas seulement la L1 et la L2, rende hommage à ce qui s’est passé à Furiani », a déclaré sur BFM TV le président qui a fait en sorte qu’aucun match de championnat n’ait lieu ce 5 mai. A l'issue de la cérémonie, une sculpture en métal, réalisée par l'artiste Jean-Alexandre Delattre a été offerte par l'Union des journalistes de sport en France (UJSF) dans la salle des Trophées du stade.

Une œuvre pour rendre hommage aux quatre journalistes victimes de cette catastrophe et dont les noms figurent sur le socle. Dans l’après-midi, les hommages se sont ensuite succédés au pied du stade Armand-Cesari. Les joueurs bastiais et leur entraîneur Frédéric Hantz, revenus dans la matinée de leur déplacement au Mans, ont aussi déposé une gerbe. D’autres clubs, comme l’OGC Nice ou Liverpool, touché par la tragédie du Heysel en 1985, ont manifesté leur soutien.

Platini : « Un devoir de vigilance »

« Il y a 20 ans, la France ou l’Europe prenait des risques insensés. On a connu la malheureuse époque où les gradins supplémentaires, métalliques ou en bois, existaient dans tous les pays d’Europe. Les tribunes en dur, c’est relativement nouveau. La sécurité est davantage prise en compte aujourd’hui », a déclaré Le Graët, soutenu par le président de l’UEFA Michel Platini, qui a rappelé, via un communiqué un « devoir de vigilance et la priorité absolue que doit représenter, pour tous ceux qui organisent des matches, la sécurité des joueurs et des supporters ».

Pour répondre aux attentes du collectif de victimes, Le Graët a créé un comité de suivi chargé notamment d’étudier la demande de ne plus jamais jouer une rencontre le 5 mai. « La FFF analysera ces propositions et décidera ensuite la façon dont elle compte commémorer le drame de Furiani », a-t-il précisé, promettant une décision pour le mois de septembre.

Didier Deschamps, ancien joueur de l’OM présent dans les vestiaires du stade au moment du drame, s’est prononcé dans l’après-midi en faveur de cette revendication, légitime, selon lui : « C’est très bien qu'on ne joue plus le 5 mai, par respect pour les familles qui ont perdu des êtres chers ». La journée de commémoration s’est achevée par la traditionnelle messe annuelle à la cathédrale Sainte-Marie de Bastia.