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Furiani, le combat continue

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Lauda et Josepha Guidicelli ont perdu leur père il y a 20 ans dans la catastrophe de Furiani. Alors que ce samedi est placé sous le signe des commémorations, ces deux sœurs se battent pour que plus aucun match de football n’ait lieu un 5 mai.

« Vingt ans après, le devoir de mémoire n’est toujours pas respecté ». Lauda Guidicelli est en colère. Sa sœur et elle n’admettent pas que l’on puisse jouer au football le 5 mai. Un jour de deuil pour les Corses. Cette année, ce ne sera pas le cas. A l’occasion du 20ième anniversaire du drame de Furiani, qui a coûté la vie à 18 personnes, la Fédération française de football (FFF) et la Ligue de football professionnel (LFP) ont décidé de reporter tous les matches professionnels et amateurs.

Mais ce n’est pas suffisant pour un grand nombre d’insulaires. « C’est une belle avancée, certes, reconnait Lauda Guidicelli. Mais nous voulons que ce soit le cas tous les ans. Ce n’est qu’une journée par an, on n’a pas l’impression de demander quelque chose d’extraordinaire. »

Lauda et Josepha sont responsables du comité des victimes de Furiani. Révoltées par ce manque de considération à l’égard des victimes, elles ont décidé l’année dernière de lancer la « pétition Furiani ». Une pétition en ligne pour qu’à l’avenir, aucun match n’ait donc lieu un 5 mai. Et ça marche. Près de 40 000 personnes l’ont d’ores et déjà signée, des présidents de clubs dont celui de l’Olympique de Marseille, Vincent Labrune, des sportifs ou encore des hommes politiques.

« La plaie n’est toujours pas refermée »

Si ces deux sœurs ont décidé de se battre, c’est parce qu’elles ont perdu leur père dans cette catastrophe. Il était ingénieur du son et a succombé des suites de ses blessures. Lauda n’avait que 6 ans. « Je n’ai presque aucun souvenir de mon père, confie-t-elle. J’étais toute petite, parfois quelques flashes me reviennent. »

Les sœurs Guidicelli ont grandi sans leur père. Mais pour passer à autre chose, elles ont besoin d’une reconnaissance au niveau national « pour que l’on puisse tous faire notre deuil », assure Lauda. « Il doit y avoir une véritable reconnaissance. Qu’elle ne soit pas faite qu’en Corse, c’est obligatoire et nécessaire. Même si, bien sûr, nous n’oublierons jamais ce qu’il s’est passé le 5 mai 1992. »

En Corse, personne n’oublie que 20 ans après la catastrophe, plus de 2350 personnes ainsi que leurs proches portent sur elles et en elles les stigmates de ce drame.

Le titre de l'encadré ici

Le programme des commémorations|||

10h30 : Dépôt de gerbe au pied de la stèle par le président de la FFF (au stade Furiani)

11h00 : Présentation d'un objet d'art par le syndicat des journalistes professionnels (UJSF) en présence du président de la FFF (salle de presse du stade)

15h30 : Cérémonie officielle à la stèle (au stade)

16h00 : Bénédiction de l'évêque de Corse (au stade).

18h00 : Cérémonie religieuse à la Cathédrale Sainte-Marie (centre-ville).

Laurent Pomel avec Georges Quirino