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Furiani, une journée de commémorations

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Suivez tout au long de la journée le déroulement des cérémonies en souvenir du drame de Furiani, survenu le 5 mai 1992, qui avait causé la mort de 18 personnes et fait plus de 2 000 blessés.

19h50 - Hantz : « Les gens ont été très marqués »

Entraineur heureux d’un Sporting de Bastia sacré champion de Ligue 2, Frédéric Hantz évoque un drame de Furiani encore très présent dans les esprits sur l’île de beauté. « Il y a eu une grosse charge émotionnelle sur Bastia tout au long de la semaine, avec le titre mardi, les 20 ans de la catastrophe aujourd’hui, raconte Hantz. J’ai fait un résumé vidéo aux joueurs. On est allé se recueillir à 15h30 avec les familles des victimes, les gens qui étaient présents comme ça se fait chaque année. C’est délicat pour moi. Je suis entraineur du Sporting aujourd’hui. Je n’étais pas là il y a 20 ans. J’avais été marqué sur le coup, mais je n’ai pas honte de dire que ce sont des choses qui s’éloignent ensuite avec le temps. Mais quand on revient à Bastia, tout revient au visage, dans la vie de tous les jours. Les gens ont été très marqués. Certains ne sont jamais revenus au stade. »

19h40 - Orsoni : « Mon fils était dans la tribune »

Alain Orsoni, aujourd’hui président d’Ajaccio, a raconté au micro de RMC son expérience du drame de Furiani, survenu il y a tout juste 20 ans. « J’ai vécu ce drame de manière particulièrement intense. J’étais à Bastia ce jour-là. Mon fils qui avait sept ans, était au stade avec son grand-père et il était dans la fameuse tribune, mais dans la partie qui n’est pas tombée. J’ai appris l’accident quasiment en direct, vous imaginez mon état. Il m’a fallu plus de deux heures pour pouvoir les joindre. Ça a été particulièrement dur. »

18h15 - Larqué : « J’ai vu l’innommable »

En marge de la journée de commémoration des 20 ans de la catastrophe de Furiani, Jean-Michel Larqué, présent dans le stade ce jour-là, se souvient : « J’étais dans le stade. On était à quelques minutes du coup d’envoi. Il y a avait eu une intervention dans le journal de 20 heures. A ce moment-là, tout se passait encore à peu près bien. Lorsque la tribune s’est effondrée, immédiatement après, j’étais dans la partie avant de la tribune qui ne s’est pas effondrée, je suis passé dessous. Rétrospectivement, j’étais un peu fou. Notre partie aurait pu aussi s’effondrer. Je n’ai pas réfléchi, j’ai vu l’innommable. Quand je suis remonté, Thierry Roland prononçait ces mots : « je crois qu’il va y avoir des blessés graves ». J’ai alors dit à Thierry que je craignais qu’il y ait davantage que des blessés graves. » 

18h00 - Bastien, fils d’un journaliste décédé : « Ça nous a bouleversés »

La messe a débuté à la cathédrale Sainte-Marie de Bastia. Chaque année, le 5 mai, des centaines de personnes assistent à cet office religieux pour rendre hommage aux victimes. Un peu plus tôt, un demi-millier de personnes s’est recueilli devant la stèle dont Bastien, le fils de Jean-Baptiste Dumas, un journaliste décédé il y a vingt ans alors qu’il n’avait que deux ans : « Ça nous a bouleversés mais ça n’a jamais été un sujet tabou chez nous. On n’a jamais trop souffert directement de cette catastrophe. Toute notre famille a pris sur elle pour nous entourer. Aujourd’hui, avec la maturité, on est en âge de comprendre et de réaliser ce qu’il s’est passé ce jour-là. »

16h30 - Une fille de victime : « Comme si c’était hier » 

Fille de l’un des 18 victimes du drame de Furiani, Josepha Guidicelli témoigne en ce jour de commémoration des 20 ans de la catastrophe. Une plaie toujours béante. « C’est une journée pleine d’émotion. Chaque année en Corse nous commémorons le 5 mai à la stèle, puis à l’église, glisse Josepha. C’est très difficile, ça ramène à des souvenirs du passé. Ça fait peut-être 20 ans, mais pour nous c’est comme si c’était hier. On aimerait qu’au niveau national des commémorations soient faites. Il est grand temps que les instances du football prennent réellement en compte la catastrophe de Furiani. Sacraliser la date du 5 mai comme un match sans football serait la meilleure des manières. »

15h40 – Les joueurs bastiais se recueillent

Plusieurs centaines de personnes se sont rendues au stade Armand-Césari pour la cérémonie officielle d’hommage aux victimes du drame de Furiani cet après-midi. Anonymes et proches des victimes étaient présents, de même que les joueurs bastiais emmenés par leur entraîneur Frédéric Hantz qui ont déposé une gerbe. Un représentant du club de Liverpool, touché par une tragédie semblable au Heysel en 1985 était là. Le délégué du match Bastia-OM de l’époque, Ange-Felix Franceschetti, est revenu pour la première fois sur les lieux : « J’ai failli mourir donc je n’étais plus revenu, parce que si on fait du bricolage, je laisse aux bricoleurs assumer. Les miens ont été sauvés parce que je suis intervenu. Pourquoi on arrive à construire en deux ans un stade adéquat et propre ailleurs et ici, non ? »

15h21 - Platini : « Un devoir de vigilance »

A l’occasion des 20 ans de la catastrophe de Furiani, Michel Platini a tenu à rendre hommage aux victimes et a rappelé les organisateurs de rencontres de football à la plus grande précaution. « Nous nous souvenons encore aujourd'hui de ce drame, qui a marqué et marquera à jamais le football et la Corse, déclare le président de l’UEFA. Il nous rappelle notre devoir de vigilance et la priorité absolue que doit représenter, pour tous ceux qui organisent des matches, la sécurité des joueurs et des supporters. »

14h50 - Deschamps ne veut plus jouer le 5 mai

Capitaine de l’OM au soir du drame de Furiani, le 5 mai 1992, Didier Deschamps estime que l’on ne devrait plus jouer au football en France un 5 mai. « Ça restera le drame du football français, déclare-t-il. Ce qui devait être une fête a été un désastre. Quand le terrain de foot devient un champ de bataille… Je n’ai pas besoin de feuilleter de livre, je m’en rappelle. C’est très bien qu’on ne joue plus à cette date-là, par respect pour les familles qui ont perdu des êtres chers. »

13h22 - Furiani : propositions en septembre pour le 5 mai

Alors que le « collectif du 5 mai 1992 » demande que plus aucune rencontre de football ne soit jouée le 5 mai en France, Noël Le Graët explique que la réflexion est toujours en cours. « J’ai mis en place un comité de suivi, présidé par Jacques Vendroux, explique le président de la FFF. Ils se sont déjà réunis avec quelques responsables du collectif, du football professionnel et amateur. Ils se reverront au mois de juillet et feront des propositions à la fédération au mois de septembre. »

12h32 - Agostini : « La justice n’a pas été rendue »

Représentant du « collectif du 5 mai 1992 », Anthony Agostini regrette que la justice n’ait pas été totalement rendue après cette catastrophe qui a causé la mort de 18 personnes. « La justice n’est pas passée car il y avait pléthore d’accusés et la seule personne condamnée a été l’ingénieur qui a monté la tribune, explique-t-il. Lorsqu’on voit cette catastrophe et les peines prononcées, on a un peu l’impression que la justice n’a pas été rendue jusqu’au bout. C’est une grosse amertume pour les victimes et leurs familles. »

11h51 - Le Graët : « La sécurité est la priorité »

Il y a 20 ans, l’effondrement d’une tribune au stade Furiani faisait 18 morts et plus de 2 000 blessés. Pour éviter un nouveau drame, Noël Le Graët, le président de la FFF, a fait de la sécurité un objectif majeur. « Il faut absolument que les gens se comportent bien dans les stades, déclare-t-il sur BFM TV. La sécurité est la priorité des priorités. Il y a toujours quelques craintes car, quand il y a de la foule, ce n’est jamais gagné. Nos clubs ont fait beaucoup de travaux mais il faut toujours faire attention. »

11h43 - Le Graët : « Un moment nécessaire »

Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football, s’est exprimé au micro de BFM TV sur les cérémonies qui se sont déroulées ce samedi matin en hommage aux victimes du drame de Furiani. « C’était très émouvant ce matin, avec les élus, les responsables du football et surtout le collectif des victimes, avoue-t-il. C’était un moment important, nécessaire. Il était logique que la France du football, et pas seulement la L1 et la L2, rende hommage à ce qui s’est passé à Furiani. »

11h17 - Une gerbe bleu-blanc-rouge au pied de la stèle

Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football, a déposé une gerbe de fleurs bleu-blanc-rouge au pied de la stèle, en hommage aux 18 victimes du drame de Furiani. Ensuite, des représentants des journalistes sportifs français ont remis une œuvre d’art dans la salle des trophées du club de Bastia.

10h52 - Furiani : un stade toujours en travaux

20 ans après la catastrophe, le stade Armand Cesari, également connu sous le nom de Furiani, est toujours en travaux ! Bastia, sacré champion de L2, jouera en Ligue 1 la saison prochaine mais son enceinte n’est toujours pas en conformité pour accueillir les matches de l’élite. Le stade de Furiani doit, en effet, passer de 10 500 à 17 000 places. Mais les travaux, débutés en 1994, ne sont toujours pas achevés. Par exemple, la tribune Nord, construite en 1997, tombe aujourd’hui en ruine.

10h10 - Le Graët est arrivé à Furiani

Noël Le Graët est arrivé au stade de Furiani aux environs de 10h. Le président de la Fédération française de football (FFF) déposera une gerbe de fleurs sur la stèle en hommage aux 18 personnes qui ont trouvé la mort dans la catastrophe, le 5 mai 1992.

9h50 - Deschamps : « Le climat était explosif »

Joueur de l’OM le 5 mai 1992, Didier Deschamps a vécu l’horreur lors du drame de Furiani, survenu avant une demi-finale de Coupe de France entre Bastia et le club olympien. L’ancien capitaine des Bleus se souvient : « On a vu cette tribune qui montait très haut et qui bougeait parce que les gens chantaient et sautaient. Ça ne respirait pas la sécurité absolue même s’il était impensable d’imaginer ce qui allait se passer par la suite. Le climat était explosif. »

9h15 - Antonetti : « Furiani ? C’était Apocalypse now »

Né en Corse et présent au stade de Furiani le 5 mai 1992 lors de l’écroulement d’une tribune provisoire, qui avait entraîné la mort de 18 personnes, Frédéric Antonetti se remémore cette terrible soirée. « J’étais présent le jour du drame. C’était irréel, une atmosphère de guerre avec des hélicoptères. C’était ‘Apocalypse now ‘, raconte-t-il. C’est le drame de la pauvreté, d’un pays sous-développé. S’il y avait eu un stade… Il n’y avait pas les infrastructures pour accueillir les nombreuses personnes qui voulaient voir ce match. Le continent (sic) a vite oublié. L’année d’après, aucun club n’a voulu faire un match amical. Il faut des preuves d’amour. »

8h00 - Le programme des commémorations

10h30 : Dépôt d’une gerbe de fleur à la stèle par Noël Le Graët, le président de la FFF, au stade Furiani.

11h00 : Présentation d'un objet d'art par l'UJSF (Union des journalistes de sport en France) en présence du président de la FFF (salle de presse du stade).

15h30 : Cérémonie officielle à la stèle (stade).

16h00 : Bénédiction de l'évêque de Corse (stade).

18h00 : Cérémonie religieuse à la Cathédrale Sainte Marie (centre-ville).