Grève : La FFF ne compte pas s’en mêler

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« Je me dois, en application des articles 16 de nos statuts, de convoquer dans les meilleurs délais une assemblée générale extraordinaire. Elle aura lieu le 14 novembre à 10h00 ». Ce sont par ces mots-là que Frédéric Thiriez, le président de la LFP, a légitimé sa décision de répondre favorablement à la demande des présidents de clubs. Le but de cette assemblée? Modifier les statuts de la Ligue, ce que craignaient ces dernières semaines l’UNFP et l’UNECATEF.
Ces deux dernières instances, bien décidées à aller jusqu’au bout de leur action, à savoir faire grève, attendaient un geste de la Fédération Française de Football, un geste concernant notamment l’ordre des sujets débattus lors du prochain conseil fédéral. Mais la réunion de mercredi, qui décidera notamment de l’avenir de Raymond Domenech à la tête de la sélection nationale, n’évoquera pas le conflit qui secoue les familles du football français.
Incompréhension du côté de l'UNFP
En effet, la grève ne sera pas à l’ordre du jour du prochain conseil fédéral. Dans cette affaire, Jean-Pierre Escalettes souhaite conserver un rôle d’observateur. « On souhaite que le bon sens l'emporte et que l'on évite un mouvement de grève qui serait préjudiciable à l'ensemble du football. Nous n'avons pas à nous immiscer dans ces affaires. » L’UNFP et l’UNECATEF ont dû apprécier. D'ailleurs, Philippe Piat s’inquiète quelque peu de la passivité de la FFF dans ce dossier de plus en plus épineux.
« Dans les contacts qu’on a eu avec la Fédération, on a l’impression qu’elle souhaite que l’on s’arrange entre nous. Mais bon, qui est-ce qui a la délégation de pouvoir ? C’est la Fédération. Qui est-ce qui va vraiment perdre le pouvoir au conseil d’administration de la Ligue ? Ne l’oublions pas, c’est la Fédération. Aujourd’hui, elle a une voix qui est prédominante. Dans l’hypothèse où les clubs auraient le pouvoir absolu, le pouvoir de la fédération s’en retrouverait affaibli. J’ai du mal à comprendre pourquoi du côté de la FFF, on ne s’inquiète pas de la situation. »
Des sanctions en vue pour les grévistes ?
De son côté, le président du syndicat des présidents de clubs (UCPF), Jean-Pierre Louvel, a donné jusqu'au 20, 21 octobre aux différentes familles (arbitres, joueurs, entraîneurs) pour discuter et parvenir à un terrain d’entente afin d’éviter la grève générale prévue lors de la 10e journée de Ligue 1. Si cette dernière devait avoir lieu, certains présidents de clubs n’hésiteraient pas à se montrer « offensifs » sur le sujet. Certains envisagent d'aligner leurs jeunes. D'autres songent véritablement à dissuader leurs joueurs de faire grève.
C'est notamment le cas de Maurice Cohen, le président niçois, qui envisage de réduire de 25 % le salaire de ses protégés pour chaque journée de championnat boycottée. Le gardien de but de l’OGC Nice, Lionel Letizi, ne prend pas véritablement la menace au sérieux. « C’est une façon de mettre la pression sur les joueurs. Je prends ça comme ça. Après, il y a des lois. 25 % du salaire, ce n’est pas possible ! Il y a des lois, qui seront respectées. Même si on nous enlève un peu de notre salaire, l’UNFP s’engagera derrière à compenser ceux qui seront le plus dans la difficulté. Cela fait partie de la tactique des présidents de mettre un peu de pression sur les joueurs. Il faut que l’on reste solidaire et que l’on ne soit pas impressionné par tout cela. »