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"J'étais émerveillé comme tout le monde": vie au Qatar, sacre du PSG en Ligue des champions, CAN avec le Sénégal... les confidences d'Abdou Diallo

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Heureux sous le maillot d'Al-Arabi en Qatar Stars League, Abdou Diallo ne fait pas d'un retour en Ligue 1 ou en Europe une priorité de son mercato estival malgré des contatcs. Mais le défenseur sénégalais n'a rien manqué du parcours du Paris Saint-Germain en Ligue des champions. Fier et soulagé du sacre de son ancienne équipe, le Sénégalais de 29 ans a confié dans un entretien pour RMC Sport qu'il avait vibré comme un supporter et presque comme un membre de l'effectif de Luis Enrique lors du sacre continental.

Abdou Diallo, vous êtes installé au Qatar depuis l’été 2023: comment est-ce que vous vous sentez là-bas après une saison 2024-2025 assez riche en Qatar Stars League et où vous avez joué la majorité des matchs d’Al-Arabi en championnat avec 21 apparitions?

Je me sens très très bien. J'ai été très bien accueilli déjà en 2023, donc j'ai pu m'adapter assez facilement. J'ai aussi mon frère qui avait rejoint la Qatar Stars League dans le même temps, donc ça a facilité les choses. Je suis en famille, dans un très bon club, très familial. Donc ça se passe très bien.

Et comment ça se passe avec Pablo Amo, votre nouveau coach arrivé en février?

Très bien, très bien. Parce qu'il a été joueur, il a été défenseur en plus, comme moi. Donc on discute beaucoup. C'est quelqu'un de très intéressant, qui a gagné l'Euro avec l'Espagne notamment. Donc j'essaie d'apprendre un maximum de lui et aussi de l'aider, parce qu'on est une équipe et qu'on va avoir besoin de tout le monde.

Vous en parliez un petit peu en disant vous trouver dans un club familial: comment se passe votre vie au Qatar? Et comment jugez-vous la Qatar Stars League qu’on connait finalement assez peu en Europe?

Alors pour ma vie, c'est la vie d'un footballeur professionnel. Donc ma vie tourne un peu autour de mes entraînements et de mes matchs. Ça c'est quelque chose qui n'a pas vraiment changé par rapport à l'Europe. Et pour le championnat, c'est un championnat très ouvert qui me rappelle un petit peu le style de jeu à l'époque où j'avais été prêté en Belgique. C’est un championnat où il y a beaucoup d'attaques, les équipes ne calculent pas trop et ce qui fait qu'il y a beaucoup de jeu, beaucoup de buts et c'est assez spectaculaire.

Finalement, on se rend compte que c'est un championnat qui reste assez attractif. Là, il y a l'arrivée imminente, notamment à Al-Arabi, de Jordan Veretout par exemple en provenance de l'OL. C'est un signal fort aussi pour la Qatar Stars League, non?

Bien sûr, c'est un championnat qui est attrayant. Et le fait qu'il y ait de plus en plus de joueurs de renom qui viennent, forcément, ça joue aussi. Il y a eu aussi la Coupe du Monde qui a joué un gros rôle. Les gens ont pu découvrir le pays, ont pu découvrir les infrastructures avec des stades exceptionnels. Et voilà, nous aussi à notre niveau on essaie de faire notre part, de donner envie aux gens de nous rejoindre en donnant une belle image de ce championnat et de ce pays.

"Jouer au foot et peu importe où c'est, je suis un peu un aventurier"

Vous êtes à un an de la fin de votre contrat à Al-Arabi: l'hypothèse d'un départ se pose-t-elle pour vous cet été ou est-ce que vous avez envie de prolonger et de rester là-bas?

Il me reste un an mais aussi un an en option s’il y a un commun accord. Mais très honnêtement je ne me pose pas encore la question je prends les choses comme elles viennent. Dans le foot tout va à 2000 à l'heure. Une bonne performance change beaucoup de choses comme une contre-performance aussi. Une blessure, ce n’est pas ce qu'on souhaite, mais il faut y aller step by step, prendre au jour le jour. Surtout, toujours rester sérieux, concentré sur la mission qu'on a avec notre club actuel parce que c'est le respect qu'on doit à notre employeur. Et quand viendra le temps des décisions, on les prendra sereinement et on essaiera de prendre les meilleures.

Pensez-vous que le fait de rester à Al-Arabi pourrait poser un problème pour votre présence à la CAN avec le Sénégal ou est-ce que vous avez eu des garanties de ce côté-là, des échanges avec le sélectionneur?

Non, non, je ne pense pas que ça posera problème. D'autant plus que ça fait deux ans que je suis là et deux ans que je suis sélectionné. Donc, je n'y vois pas de problème. Il y a encore beaucoup de joueurs de la sélection qui jouent au Moyen-Orient et le nombre peut encore augmenter d'ici à la prochaine CAN et à la Coupe du Monde. Donc non, je n'ai pas de problème, mon unique préoccupation, c'est d'être performant, d'être en bonne santé et le sélectionneur et toute la Tanière me connaît très bien. Et quand je serai là-bas, je montrerai que je suis toujours le même Abdou Diallo.

On a vu cet été plusieurs grands noms décider de revenir en Ligue 1 cet été comme Olivier Giroud à Lille ou Paul Pogba à Monaco. La France et l’Europe ne vous manquent pas du tout pour l’instant? L'idée d'un retour cet été ne se pose pas?

Encore une fois, à l'instant T où vous me posez la question, ce n'est pas forcément à l'ordre du jour et dans les questionnements que j'ai. Mais encore une fois, dans le foot, on ne sait jamais. Moi, ce que j'aime, c'est jouer au foot et peu importe où c'est, je suis un peu un aventurier. On va voir ce que l'avenir nous réserve.

Mais il n’y a pas eu de contacts par exemple cet été pour un retour en Ligue 1? Parce qu'on peut se dire qu'un joueur avec votre expérience ferait du bien à pas mal d'équipes et qu’un défi pourrait vous intéresser…

Des contacts… Des contacts il y en a toujours et c'est bien, ça flatte un petit peu l'ego. Et en même temps ça veut dire qu'on continue à bien travailler et que les gens le voient. Maintenant encore une fois je ne m'enflamme pas entre des contacts et un contrat, c'est deux choses différentes. Et surtout je suis comme je vous dis focus sur mon club qui me paye et pour lequel je travaille actuellement. Et j'essaie de faire le maximum pour eux. Encore une fois, si changement il devrait y avoir, moi je suis toujours prêt parce que ça fait partie de la vie du joueur de foot. Et des options, évidemment qu'il y en aura si jamais on devait avoir du mouvement.

Diallo a vibré "comme un supporter" un peu particulier du PSG en Ligue des champions

Et de la même manière, vous qui avez connu le PSG version QSI comment avez-vous vécu le titre du club francilien en Ligue des champions ? Avez-vous gardé des liens avec certains joueurs de l’effectif?

Oui, bien évidemment, bien évidemment. J'ai passé de longues années au club. Je suis né en France, donc je sais ce que ça représente pour le club de la capitale, qui est un club que j'aime particulièrement. Et franchement, j'étais émerveillé comme tout le monde. J'étais dans la peau d'un supporter, mais un supporter qui sait ce que ça représente de l'intérieur, à quel point c'est dur, à quel point c'était attendu et à quel point tout le monde se battait pour ça et était obnubilé par cet objectif-là. Donc, forcément, très content pour ceux qui l'ont vécu. J'aurais pu donner beaucoup pour le vivre avec eux.

Justement, est-ce que vous êtes dit qu'avec un peu de chance vous auriez pu y être dans ce groupe? Est-ce que vous avez eu un peu des regrets ou vous étiez simplement heureux pour Paris avec cette victoire?

Non, non, regret aucun, c'est l'histoire de chacun. C'est l'histoire de chacun et je suis très content pour eux. Pour la plupart je les ai connus et ce sont des amis. Evidemment, ce sont de bons moments, donc t'as envie de les partager avec les gens. Mais ce n'était pas pour moi, ça ne m'était pas réservé, donc il n'y a aucun regret et aucune jalousie pour le coup. Mais beaucoup de contentement, vraiment de contentement et de soulagement que Paris ait enfin touché à la Coupe aux Grandes Oreilles.

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Et de la même manière, est-ce que vous étiez un peu surpris de voir l'équipe du PSG performer à un tel niveau alors que les stars sont parties, notamment Kylian Mbappé?

Alors surpris, je pense, comme tout le monde en début d'année 2025. Mais comme la dynamique n'a jamais rompu, finalement on est arrivé en avril-mai avec des certitudes. On est arrivé en avril-mai avec des certitudes et on sentait que c'était la bonne, c'était pour nous. Je dis nous comme si j'y étais, je m'inclus… Mais après c'est le foot. C'est le foot, encore une fois, il y a des choses qui nous sont réservées, d'autres non. L'histoire, c'était que ce ne soit pas notre génération qui, oui, il y avait beaucoup de gros noms, de stars, mais ça fait partie du parcours d'un club et il fallait que ça se passe comme ça donc tant mieux tant mieux. Tant mieux ça ne pouvait pas être autrement et ça fait juste partie de l'histoire.

"Luis Enrique un très très très bon coach avec un tempérament et des idées bien affirmés"

Vous utilisez le terme "nous" pour parler du PSG. Vous êtes parti quelques semaines après l'arrivée de Luis Enrique, c'était le coach idéal finalement pour arriver à ce projet, à cette victoire avec le PSG même sans les stars?

Je suis arrivé quelques semaines après sa signature. Enfin, je suis rentré de mon prêt pas longtemps après sa signature et je ne suis pas resté très longtemps. Mais c'est quelqu'un qu'on connaissait déjà, qui était dans le circuit depuis longtemps et je pense que c'est un très très très bon coach avec un tempérament et des idées bien affirmés.

Et couplé à un directeur sportif comme Luis Campos qui est un expert dans le recrutement, c'est celui qui m'a fait signer d'ailleurs mon premier contrat pro à l'époque à Monaco donc je le connais très bien, ça ne pouvait que marcher. Donc je pense que c'est les bons choix de la direction et de Nasser (Al-Khelaïfi) notamment, d'avoir mis les bonnes personnes au bon endroit. L'alchimie a pris et le reste n'est que "History", comme le disent les Anglais.

Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour la saison à venir? Un titre avec le Sénégal, un sacre avec Al-Arabi? C'est quoi le rêve? Un gros transfert dans un top club européen?

Moi, si on parle d'ambition et de rêve, je suis gourmand. J'aimerais prendre tous les les titres possibles. Donc ce serait la Qatar Stars League, la Coupe d'Afrique et la Coupe du monde ainsi que l’Emir Cup. Mais ça ce serait exceptionnel. Et sinon la santé, de continuer à m'éclater sur le terrain, continuer à être satisfait de ce que je produis. Et si tout se passe bien, il y aura quelque chose à la fin. Donc on va commencer par là.

Jean-Guy Lebreton Journaliste RMC Sport