Kings League France: "Ça peut apporter beaucoup de visibilité", qui est Clément Goguey, le n°1 de la draft, qui a évolué durant quinze ans à l’OM

Dans la peau de Victor Wembanyama. Enfin presque… Clément Goguey a vécu un moment inoubliable lors de la draft de la première édition de la Kings League France, qui s’est déroulée le 24 mars dans le sud de Paris. Sur le modèle de la soirée organisée chaque année par la NBA, lors de laquelle les franchises américaines de basket récupèrent les meilleurs jeunes de la planète, la compétition de foot à sept lancée dans l’Hexagone par Gerard Piqué a permis aux huit équipes en lice de composer leur effectif. Le youtubeur Michou, à la tête de la team Génération 7, a hérité du premier choix. Et il a sélectionné Clément Goguey, un milieu de terrain de 27 ans.
"J’étais super content, c’est une fierté d’être appelé en premier", confie le 'first pick' à RMC Sport. "J’étais un peu surpris, même si je m’attendais quand même à être sélectionné par une équipe parce que les essais à Clairefontaine s’étaient très bien passés. Quand Michou m’a appelé, c’était une grande satisfaction. Je le connaissais à travers ses vidéos et ses réseaux, mais je n’avais jamais discuté avec lui. Il est venu tout de suite me parler. Il est très sympa, très simple. Il vient à chaque entraînement, il a l’air particulièrement impliqué, comme tout son staff."
Un milieu box-to-box, "qui défend et se projette"
Originaire de Marseille, le droitier d’1,82m n’est pas inconnu dans le monde du ballon rond. Loin de là: "De mes 3 ans et demi jusqu’à mes 18 ans, j’ai joué à l’OM, du centre de formation à l’équipe réserve, en étant un peu au contact des pros. Ensuite, je suis parti en National à Marseille-Consolat, puis j’ai signé pro au Gazélec Ajaccio, qui venait de descendre de Ligue 2. Après, je suis revenu au Aubagne FC en National 2 et vu que c’était un peu instable au niveau extra-sportif, j’ai eu envie de reprendre mes études de kinésithérapie il y a deux ans. Je me suis inscrit dans une école en Suisse. J’ai mis un peu de côté le football pour m’y consacrer et j’ai repris une licence à l’AS Géménosienne (Bouches-du-Rhône) en Régional 1."
Désireux d’ouvrir son cabinet de kiné une fois sa formation terminée, Clément Goguey n’écarte pas l’idée de travailler pour une structure professionnelle dans les années à venir. En attendant, il se prépare à disputer cette Kings League France, qui débute ce dimanche près de la capitale (à partir de 16h), avec son adresse et son explosivité. "J’ai toujours évolué dans l’entrejeu, parfois plus offensif, parfois plus défensif", précise-t-il. "Moi, je préfère ce poste de milieu un peu box-to-box, qui défend et se projette. Ma qualité première, c’est la technique, le contrôle, la passe, la frappe. J’apprécie les profils à la Paul Pogba ou à la Adrien Rabiot, qui arrivent à la fois à attaquer et défendre. Du coup, j'aime beaucoup le format de la Kings League, à sept contre sept sur un terrain réduit, ça me permet de bien exploiter mes compétences."
Formé à l’OM avec Maxime Lopez et Boubacar Kamara
Des compétences qui lui ont permis de vivre une expérience inoubliable en évoluant au sein de son club de cœur durant une quinzaine d’années: "J’ai toujours été supporter de l’OM. Mon père m’emmenait au stade Vélodrome très jeune. C’était une chance de jouer là-bas, d’être au centre de formation, de signer mon premier contrat aspirant à 15 ans et de pouvoir m’entraîner plus tard avec les pros. C’était un rêve pour moi. Je suis de la génération 1997, j’ai évolué longtemps avec Maxime Lopez (Paris FC) et Lucas Perrin (prêté par Hambourg au Cercle Bruges). J’ai joué aussi deux-trois ans avec Boubacar Kamara. Il était défenseur central avant de passer au milieu. Il lisait très bien le jeu, il était déjà calme et très propre techniquement. On habitait juste à côté. Sa mère travaillait dans mon école primaire. Je connaissais aussi ses petits frères, qui jouaient un peu au foot."
Après avoir franchi tous les paliers à la Commanderie, Clément Goguey a côtoyé le groupe professionnel de l'OM en 2016. "Cette année-là, il y a eu beaucoup de changements d’entraîneur avec Michel, Franck Passi puis Rudi Garcia. Je m’entraînais souvent avec eux et j’ai même disputé un match amical. Lassana Diarra était très proche des jeunes. Il me donnait beaucoup de conseils. J’ai profité de son discours et de son expérience. C’est l’un de ceux qui m’a le plus impressionné à l’entraînement. J’ai été très surpris de ne pas signer pro, parce que je m’étais imposé en réserve et j’avais disputé quasiment tous les matchs comme titulaire. Et puis ça se passait bien avec les pros. Ils ont fait signer à mon poste un jeune de la génération 1998 qui était allé en finale de Gambardella. Il a signé un contrat d’un an mais il ne s’est pas imposé. Je regrette encore cette époque-là. Pour moi, j’aurais dû signer pro et c’est pour ça que je suis parti un peu prématurément, parce que j’étais déçu et vexé. Mais bon, aujourd’hui, j’habite à côté de la Commanderie et je reste toujours un fervent supporter de l’OM (sourire)."
"Aucune équipe ne me fait peur"
Après avoir découvert ses partenaires de l’équipe Génération 7, sous la présidence de Michou, l’ancien minot se montre confiant à l’heure d’aborder la Kings League France: "J’avais hâte de voir le niveau de chacun et j’étais agréablement surpris. On a une équipe assez jeune, qui n’a pas peur des s’exprimer, avec des profils complémentaires. Michou a une grande partie des joueurs qu’il avait ciblé avec son staff lors des essais. Pour l’instant, c’est très bien ce qu’on voit à l’entraînement. Après, c’est un format qui change beaucoup du foot à onze, il faut s’adapter, avec un délai assez court entre la draft et les premiers matchs. Notre ambition, c’est d’essayer de gagner tous les matchs. Je pense qu’on a une équipe pour viser le haut de tableau. On est tous très motivés. Aucune équipe ne me fait peur parmi nos adversaires."
En attendant de savoir si un prize money sera versé au vainqueur du tournoi, les joueurs engagés ont signé un contrat avec la Kings League. "On va toucher une petite rémunération par match du fait que ce soit filmé et diffusé", confirme l’ancien espoir de l’OM. "Les quatre premières équipes se qualifient aussi pour la Kings World Cup qui aura lieu cet été à Paris. C’est une motivation en plus. Pour y avoir participé l’an passé au Mexique, j’ai à cœur d’y être à nouveau. Lamine Yamal aura une équipe pour la compétition, Neymar a aussi une équipe au Brésil. Il y aura un très bon niveau."
La Kings League, une vitrine attrayante
Avec l’engouement sur les réseaux, les grosses audiences attendues sur Twitch et la notoriété des capitaines d’équipe, comme Aurélien Tchouaméni, Jules Koundé, Squeezie ou AmineMaTue, cette première édition de la Kings League près de Paris va offrir une vitrine intéressante à ses acteurs. Au point d’être repérés par certains clubs de foot à onze? Pas impossible, selon le n°1 de la draft.
"Tous les joueurs ont été choisis pour leur niveau. Ce format nous offre un moyen de nous exprimer. Que ce soit du foot à sept au du foot à onze, on arrive à voir les qualités de chacun", estime-t-il. "Je pense que la Kings League va prendre de l’ampleur, parce que c’est un format dynamique, où il se passe pleins de choses. Surtout que les créateurs de contenus ramènent leur communauté, ça va être vu par beaucoup de personnes. Forcément, si des joueurs sortent du lot, ça les met en valeur et ça les expose. Les gens qui aiment le foot vont regarder ces matchs-là par curiosité, donc ça peut apporter beaucoup de visibilité pour certains joueurs. Des clubs peuvent les approcher mais des joueurs peuvent aussi se spécialiser dans la Kings League à terme, si ça continue à se développer comme en Espagne par exemple."
"Passer du temps avec Nasri, c’était magique"
Après avoir participé à la Kings World Cup l’été dernier au Mexique, Clément Goguey a reçu des sollicitations: "J’ai eu quelques contacts à mon retour. Forcément, ça m’a apporté, vu qu’on est exposés. Certains clubs regardent et peuvent se dire qu’ils ont besoin d’un joueur à mon poste. J’ai eu des appels, c’était des premiers contacts, mais comme je ne pouvais pas me déplacer et quitter ce que j’avais entrepris avec mes études de kiné, je n’ai pas pu donner suite." Sélectionné pour faire partie de l’équipe Foot2Rue, qui a représenté la France avec AmineMaTue, Samir Nasri et Jérémy Ménez, le milieu de terrain marseillais garde un excellent souvenir de son périple en Amérique du Nord.
"Ça a été une aventure incroyable, avec des rencontres marquantes. Je m’en souviendrai toute ma vie. Moi qui suis supporter de l’OM, Samir Nasri était un de mes joueurs préférés quand j’étais petit. Pouvoir le rencontrer et passer du temps avec lui, c’était magique. Il était très simple, je l’ai beaucoup apprécié, tout comme Jérémy Ménez. Ils étaient très motivés pour la compétition, j’ai adoré les côtoyés humainement. Ils m’ont donné quelques conseils, mais ils n’essayaient pas de nous apprendre le foot non plus. Ils nous partageaient plus leur expérience, à l’entraînement, dans le vestiaire ou en match. On a aussi beaucoup sympathisé avec Amine et son staff. Avec les dix joueurs convoqués, on a créé des liens solides."

"Un penalty pareil, ça n’arrive que dans les bêtisiers"
L’épopée de Foot2Rue s’est tout de même conclue par une immense frustration après une élimination polémique face aux Argentins de Muchachos, avec un pénalty à l’américaine validé dans des conditions litigieuses. "C’était très dur, parce que je trouve qu’on était largement au niveau pour gagner cette compétition", souffle Clément Goguey. "On a dû appréhender rapidement ce format avec ses règles spécifiques. Au Mexique, on jouait à 2.200m d’altitude. On était très surpris au début. On a eu que quelques jours d’acclimatation donc ce n’était pas facile lors des premiers matchs au niveau du cœur et de la respiration. On a quand même dominé nos matchs et quand on a perdu le dernier dans les conditions qu’on connaît, on était tous très déçus. Il y a aussi eu des erreurs de la part de la Kings League. Perdre comme ça, c’était vraiment très dur. Un penalty pareil, ça n’arrive que dans les bêtisiers, on aurait dit un sketch…"