L’ex-star de l’Egypte, Aboutrika, sur la liste des terroristes

Mohamed Aboutrika - AFP
Après avoir inscrit son nom sur un joli nombre de palmarès, Mohamed Aboutrika, ancienne star du club cairote Al-Ahly et de la sélection égyptienne, s'est vu placé par un tribunal du Caire sur une liste des organisations et des personnes considérées comme "terroristes", ont indiqué mardi son avocat et un responsable judiciaire.
Le meilleur joueur du championnat d’Egypte en 2004, 2005, 2006, 2007 et 2008 et meilleur joueur évoluant sur le continent africain en 2008 et 2012, Aboutrika est soupçonné par le gouvernement d'avoir financé la confrérie interdite des Frères musulmans, classée fin 2013 "organisation terroriste".
Selon une loi anti-terroriste adoptée en 2015 par le pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi, les personnes qualifiées de "terroristes" sont frappées d'une interdiction de quitter le territoire, leur passeport leur est retiré et leurs avoirs gelés.
M. Aboutrika avait publiquement apporté, lors de la campagne présidentielle de 2012, son soutien à Mohamed Morsi, un candidat issu des Frères musulmans. M. Morsi avait été destitué un an plus tard par l'armée.
« Contraire à la loi », selon son avocat
Son avocat Mohamed Osman a estimé que la décision du tribunal était "contraire à la loi", puisque l'ancien joueur "ne fait l'objet d'aucune condamnation, et qu'aucun chef d'accusation ne lui a été formellement notifié". "Nous allons faire appel de cette décision devant la Cour de cassation", a assuré l'avocat. "S'il est inscrit sur la liste il y aura des conséquences légales, notamment l'interdiction de voyager", a-t-il ajouté.
En mai 2015, une commission du ministère de la Justice chargée de la confiscation d'avoirs appartenant aux Frères musulmans avait gelé ceux de M. Aboutrika. Dans un entretien avec un quotidien gouvernemental publié quelques jours après cette mesure, M. Aboutrika avait nié que sa société ou ses partenaires aient financé la confrérie islamiste. Ce gel est toujours en vigueur, malgré deux décisions judiciaires qui réclamaient sa levée, selon Me Osman.
La confrérie des Frères musulmans dément avoir recours à la violence alors que ses partisans sont la cible d'une répression implacable depuis la destitution de Mohamed Morsi.
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