L'OM affrête un avion pour rapatrier Mirasierra

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Santos Mirasierra, condamné vendredi à 3 ans et demi de prison à Madrid pour violences envers les forces de l'ordre espagnoles lors du match aller, a été remis en liberté sous caution mardi après-midi. Le supporter de l'OM quittera sa prison madrilène et l’Espagne mercredi, lorsque la somme de 6000 euros exigée par la justice espagnole aura été acquittée par l'avocat espagnol du supporteur. Me Erlantz Ibarrondo Merino avait demandé mardi matin une libération sans condition, refusée par le parquet de Madrid.
Le dénouement, qui est intervenu quelques heures avant le coup d’envoi OM-Atlético, a vu l’intervention de l’Elysée, comme nous l’a indiqué l’ambassadeur de France à Madrid, Bruno Delaye. Le secrétaire d’Etat aux sports Bernard Laporte est par ailleurs attendu dans la capitale espagnole mercredi pour assister à une cérémonie sportive organisée à la mi-journée à l’ambassade. Une rencontre avec Mirasierra, sur son lieu d’incarcération, situé à 80km de Madrid, n’est pas exclue par les services du ministre. Une chose est sûre : l'Olympique de Marseille affrête mercredi un jet qui quittera la cité phocéenne dans la matinée avec à son bord Séverine la compagne de Santos Mirasierra, et Lucile sa soeur. Guy Cazadamont, le responsable de la sécurité de l'OM, sera également du voyage. Le supporteur, les membres de sa famille et le représentant du club doivent atterir à l'aéroport de Marignane en fin d'après-midi.
La mise en liberté sous caution aura permis de déminer un match entre l’OM et l’Atlético Madrid qui sentait la poudre. José Anigo, le directeur sportif de l'OM a déclaré sur les ondes de RMC que c'était « une bonne nouvelle pour le club mais aussi pour Marseille, parce que toute la ville est unie derrière (Mirasierra). » Le club qui s'est mobilisé depuis l'arrestation du supporteur des Ultras le 1er octobre « ne s'attendait pas, selon Anigo, a une remise en liberté si tôt. »
Pour ce qui est du règlement de la caution, « l'OM est prêt à venir en aide à la famille et aux supporteurs », a déclaré le directeur sportif. Interrogé sur l'absence de Pape Diouf au déjeuner avec les dirigeants de l'Atlético de Madrid, José Anigo a tenu à dédramatiser le geste du président de l’OM : « Pape ne participe pas souvent à ce genre de déjeuner (qui fait pourtant partie du protocole de l'Uefa). Il a avait un représentant du club, ne vous inquiétez pas. Et puis le président de l'Atlético n'était pas venu au match aller. C'est quelque chose sans conséquence, il ne faut pas y voir un mouvement d'humeur de Pape. » A l'issue du match, le président madrilène, Enrique Cerezo a regretté l'absence de Pape Diouf, qualifiant son homologue de « dirigeant fantôme ».
De leur côté, les Ultras qui se sont réunis après l'annonce de la remise en liberté, ont renoncé à boycotter le match. Christine Valette, une des porte-paroles a poussé un soupir de soulagement : « C’est une explosion de joie. Il n’y a plus de mot d’ordre à la manifestation, il y a un appel à la fête. » Les 5000 abonnés avaient prévu de rester à l'extérieur du stade en signe de protestation et de distribuer des T-Shirts barrés d’un « Libérez Santos ». Des mesures qui faisaient craindre des débordements ce soir dans la cité phocéenne, malgré des appels au calme lancés par les dirigeants de l'OM et les joueurs des deux clubs, les jours précédant la rencontre.