La fin des Boulogne Boys ?

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La mise en examen vendredi de trois supporteurs parisiens, qui ont reconnus avoir participé au déploiement de la banderole injurieuse envers le peuple ch’ti, lors de la finale Lens-PSG de la Coupe de la Ligue, annonce la mort certaine des Boulogne Boys.
Si deux des trois supporteurs, placés en liberté surveillée par le procureur de Bobigny, ont affirmé être « non affiliés », le troisième a reconnu être membre de l’association du Kop Boulogne du Parc des Princes depuis 1999. En fin de semaine, les locaux des Boys au Parc ont d’ailleurs été perquisitionnés et des traces de peintures ont été trouvées.
Vendredi après-midi, le ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a saisi la Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives pour avis sur la dissolution des Boulogne Boys.
L’initiative des pouvoirs publics est un geste fort puisque c’est la première fois que cette instance de consultation est saisie. Cette dernière a été crée par décret en décembre 2006, dans le cadre de la loi Goasguen-Caresche (2006) sur la sécurité dans le football. La Commission a pour objectif d’encadrer une dissolution administrative d’un groupement de supporteurs. Son président, Pierre Bordry, conseiller d’Etat, par ailleurs président de l’Agence française de lutte antidopage, a donc entre les mains le destin des Boulogne Boys.
« Dès lundi, je vais prendre contact avec les représentants de l’association en leur faisant part des griefs qui leur sont faits, et je leur demanderai de me faire des propositions. Je préviendrai également les clubs concernés. Dans un deuxième temps, la Commission se réunira (1) pour statuer, et elle aura trente jours à compter de vendredi pour donner un avis favorable ou défavorable à la une dissolution. »
Les supporteurs du Kop Boulogne ont décidé vendredi de prendre les devants en annonçant une autodissolution de leur groupement. Les Gavroches et les Rangers seraient disposés à leur emboiter le pas.
Pour Pierre Bordry, une autodissolution ne changerait rien au processus engagé par le ministère de l’Intérieur. « Une fois le décret de dissolution prononcé, des sanctions lourdes (2) sont prévues la loi de 2006 en cas de reconstitution d’un groupement. »
Les jours des Boulogne Boys, crées en 1985, des Gavroches (1985), et des Rangers (1995), figures historiques du Parc des Princes et de la vie mouvementée du Paris Saint-Germain, sont bel et bien comptés.
(1) La Commission est composée de huit membres, parmi lesquels, outre Pierre Bordry son président, un second conseiller d'Etat, deux magistrats de la Cour de Cassation, les présidents de la FFF et de la LFP, Jean-Pierre Escalettes et Frédéric Thiriez, ainsi qu'un membre du CNOSF et un représentant du monde sportif.
(2) « Art. 431-23. - Le fait d'organiser le maintien ou la reconstitution, ouverte ou déguisée, d'un association ou d'un groupement dissous en application de l'article 42-14 de la loi n° 84-610 du 16 juillet 1984 relative à l'organisation à la promotion des activités physiques et sportives est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende. »