La longue descente aux enfers de l’Astra Giurgiu, ancien bourreau de l’OL et qui vient d'encaisser un 19-0

L'équipe de l'Astra Giurgiu en 2016. - Iconsport
Lorsqu’on évoque le club de l’Astra Giurgiu en France, cela rappelle forcément des souvenirs douloureux aux supporters de l’OL. Lors de l’été 2014, le club roumain réalisait l’exploit de sortir les Gones en barrages de la Ligue Europa grâce à la règle du but à l’extérieur, en s’imposant notamment à Gerland (2-1). Un exploit qui a conduit les Dracii Negri (Les Diables noirs) à une première participation européenne, achevée lors de la phase de groupes. Le premier fait d’arme pour le club formé en 1921 sous le nom de Clubul Sportiv Astra-Română, et nouvellement renommé en 2012 après le déménagement à Giurgiu.
Car les beaux jours vont vite suivre pour l’Astra, sacré champion de Roumanie en 2016, avant de connaître un nouvel exploit européen lors de la saison 2016-2017 en éliminant le West Ham de Dimitri Payet en tour préliminaire de C3 et d’aller jusqu’en 16e de finale, battu par Genk. Toujours dans le top 5 du championnat entre 2013 et 2020, à l’exception de l’exercice 2016-2017 achevé au 6e rang, les Dracii Negri connaissent ces derniers mois une chute spectaculaire qui n’est pas si surprenante que ça.
Quand la justice s’en mêle
Comme de nombreux clubs à travers le monde, l’Astra Giurgiu est plombé par la crise sanitaire. Le Covid a laissé une grosse trace dans les finances du club, qui ne parvient plus à payer ses joueurs dans les temps. La saison 2020-2021 est le calice jusqu’à la lie pour le club, qui aurait même pu connaître une relégation en D2 pour dopage après la suspension de trois joueurs clés (Ioniță, Seto et Fatai) pour utilisation de méthodes illégales de vitaminisation.
À cela s’ajoute une condamnation de cinq ans de prison pour le propriétaire Ioan Niculae pour fraude fiscale, blanchiment d’argent, trafic d'influence, évasion fiscale, tout en étant impliqué dans de nombreuses affaires de corruption. Une sentence qui se répercute immédiatement chez l’Astra Giurgiu, dont les caisses sont vides. Dépourvu de ses meilleurs joueurs et en donc en grande difficulté financière, le club a été relégué, après une mauvaise performance en barrages, revenant en deuxième division du football roumain après 12 ans.
Des compos... avec 10 joueurs
De nouveau relégué l’année suivante en D3, le club de la ville sur le Danube poursuit sa chute en accumulant les valises tous les week-ends. Depuis le début de la saison, l’équipe n’a toujours pas marqué le moindre but et affiche une très inquiétante différence de buts de -48 après seulement… cinq journées: 10-0 face au Real Bradu, 3-0 contre Popersti-Leordeni et Muscelul Campulung, 13-0 contre le CS Dinamo et enfin… un 19-0 ce week-end face à Tunari, avec pas moins de cinq buts encaissés entre la 81e et 87e minute. De plus, le club a également subi une lourde défaite en Coupe (6-0 face à Popersti-Leordeni).
Ces revers vertigineux s’expliquent notamment par le fait que l’Astra, faute de ressources financières suffisantes, n’arrive plus à afficher une équipe compétitive et peine même parfois à aligner onze joueurs sur le terrain. À titre d’exemple, ils n’étaient que dix sur le pré au coup d'envoi lors de la débâcle du week-end à Tunari. La majorité d'entre eux sont d’ailleurs des jeunes du club dépourvus d’expérience et de salaire, qui défendent leurs couleurs comme ils le peuvent. La gloire d’antan semble à des années-lumière pour le club roumain qui file, à très grande vitesse, vers une troisième relégation en trois ans.