Lambert claque la porte

Le directeur général de la FFF a présenté sa démission. Le départ du « père » du Mondial 98 est un camouflet pour l’équipe en place, et en premier lieu pour son président Fernand Duchaussoy.

La nouvelle a fait l’effet d’un « coup de massue », pour reprendre les mots de Jacques Thébaud, vice-président de la FFF. Noël Le Graët a annoncé vendredi que Jacques Lambert, le « père » du Mondial 1998 et de l’obtention de l’Euro 2016, directeur-général de la Fédération française de football tirait sa révérence. L’information a fait l’effet d’un séisme parmi les membres présents lors du Conseil fédéral. Si Lambert a refusé de commenter son geste (« ça ne regarde que moi »), les représentants de la FFF ne se sont pas voilé la face : il s’agit là d’une mauvaise nouvelle. « Je regrette son choix, a lâché Le Graët, il a été l’artisan de ‘98’, on avait besoin de lui pour l’Euro 2016. » « C’est une catastrophe », a renchéri Jacques Léger, autre vice-président. S’agit-il pour autant d’une surprise ?

Pas vraiment. Le 28 mai, quelques heures après la victoire de la candidature française dans l’organisation de l’Euro 2016, le directeur-général de la FFF depuis 2005, nous déclarait : « Ce qui est certain, c’est que je n’irai pas jusqu’au bout de l’aventure, je n’irai pas jusqu’en 2016. » Il y a dix jours, à 62 ans, l'homme joignait les actes à la parole, et présentait sa démission. Selon nos informations, l'ancien préfet ne supportait plus la façon dont était gérée la Fédération depuis l'arrivée de Fernand Duchaussoy comme président par intérim. Il avait laissé entendre après la Coupe du Monde en Afrique du Sud son envie de « jeter l'éponge » pour incompatibilité avec la présidence. Fernand Duchaussoy avait fait le choix de travailler avec un groupe restreint de proches, notamment issus du monde amateur, à l’image d'André Prévosto (directeur-adjoint de la FFF et directeur de la Ligue Amateur de Football). En cause également, la création, un temps envisagée, d’un poste de directeur de cabinet et cette fameuse cellule de conseillers mise en place par Duchaussoy. Comme l’admettait crûment Noël Le Graët, vendredi : « (Jacques) ne pouvait pas travailler dans un milieu d’intrigants »… « C’est un Conseil fédéral difficile », résumait pudiquement Jacques Rousselot, autre vice-président.

Blanc : « La preuve du manque d’unité de la Fédération »

Ami fidèle de Michel Platini, Jacques Lambert va rebondir dès 2011 auprès de l'UEFA où il aura des responsabilités dans l’organisation de l’Euro 2016, alors qu’il a déjà offert son expertise aux comités d’organisation ukrainien et polonais pour l’édition 2012.

Pour le sélectionneur Laurent Blanc, cette démission n’est ni plus ni moins « la preuve du manque d’unité au sein de la Fédération ».

Jean Rességuié et Rodolphe Massé