Le juteux business des matches amicaux

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Massés dans le Melbourne Cricket Ground, ils étaient plus de 95 000 à applaudir Steven Gerrard et Liverpool cette semaine en Australie. Au même moment, une marée bleue déferlait sur Kuala Lumpur, excitée à l’idée de voir Chelsea se frotter à une sélection malaisienne. Une ferveur qui s’est propagée en Indonésie, au Japon ou à Hong Kong, terres d’escales pour Manchester United, Arsenal et Tottenham. Comme chaque été, les cadors de Premier League ont bouclé leurs valises pour aller régaler leurs fans du bout du monde. Des tournées amicales très lucratives, qui permettent aux clubs de développer – ou d’entretenir - leur popularité. Tout en remplissant les caisses.
« En termes d’image, c’est très important de pouvoir mettre en place ce type de matches, notamment à l’étranger, assure Alexandre Cadet, agent de match FIFA. Il y a de plus en plus de tournées organisées en Asie, en Amérique ou même en Europe et en Afrique. Economiquement, les clubs ont tout à y gagner. » Et ils ne s’en privent pas, conscients que beaucoup sont prêts à mettre la main au porte-monnaie pour s’offrir une reprise de Robin van Persie ou un dribble d’Eden Hazard. « Les plus grands clubs sont des marques qui vendent leurs services, résume l’économiste Pascal Perri. Grâce à ses tournées, ils entretiennent leur prestige et développent des revenus additionnels. »
Perri : « Une bonne affaire pour les clubs »
Des cachets, négociés au préalable, qui vont de 200 000 à 2 millions d’euros en fonction de la cote des équipes. Un jackpot que les formations de Ligue 1 commencent à lorgner. Même si le fossé avec les écuries anglaises, espagnoles ou italiennes est encore conséquent. « A l’étranger, c’est devenu une habitude, glisse Alexandre Cadet, qui organise ces rencontres de pré-saison depuis plusieurs années. Manchester ou Arsenal partent régulièrement avec toutes leurs stars. En France, on n’a pas encore cette culture. » Le PSG s’est tout de même récemment exporté au Qatar ou aux Etats-Unis. Lyon a également découvert la Corée du Sud via la Peace Cup. A défaut de grandes virées estivales, les clubs de L1 montent des affiches de prestige en attendant la reprise, si possible à domicile.
Le PSG a accueilli Lionel Messi et le Barça l’an passé au Parc des Princes. Gerland a eu droit à Cristiano Ronaldo et au Real Madrid mercredi. « Lyon qui reçoit le Real Madrid, c’est Lyon qui reçoit une grande marque internationale, remarque Pascal Perri. Le stade était bien rempli. Ça montre que l’OL a toujours des ambitions et l’envie de se tester face à des grands d’Europe. Pour les clubs français, l’organisation des matches amicaux est une bonne affaire grâce à la billetterie supplémentaire et aux droits TV. » En quête de notoriété, Paris et ses propriétaires qataris l’ont bien compris. Dès samedi, ils retrouveront le grand Real à Göteborg, au pays de Zlatan Ibrahimovic, pour un show qui s’annonce alléchant. Dans tous les sens du terme.
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