Le silence pesant de la CAF

Issa Hayatou - -
Quelques heures après les violents massacres de Port-Saïd, tous les projecteurs étaient braqués sur elle. Sur sa première réaction, ses premiers mots, ses premières mesures après l’un des plus grands drames de l’histoire du football international. « Profondément choquée », la Confédération Africaine de Football a choisi de s’exprimer par le biais d’un communiqué, publié sur son site internet dans la nuit de mercredi à jeudi. « Une minute de silence sera observée à la mémoire des victimes lors des prochaines rencontres de la CAN 2012 », a-t-elle indiqué. « C’est tout le football qui est en deuil », a également précisé dans ce même texte son président, Issa Hayatou.
Le numéro un du foot africain, ainsi que le reste de sa délégation, sont arrivés ce jeudi à Libreville, à l’hôtel Méridien, où se déroulait une réunion de crise menée par le secrétaire général de la CAF. Interrogé par RMC SPORT, Hayatou n'a pas souhaité s'exprimer, ne cachant pas son agacement : « Non, je suis fatigué ! Je vous ai dit non, laissez-moi tranquille ! » L'ordre de ne faire aucun autre commentaire que celui publié dans le communiqué a visiblement bien été transmis aux autres membres de la CAF, irrités par la présence des médias au Méridien. Deux représentants de la confédération ont même menacé l'envoyé spécial de RMC SPORT de lui retirer son accréditation pour avoir « agressé » le président.
« Vous n’êtes pas en France ici »
« Vous n'êtes pas chez vous ici, vous n'êtes pas en France ! », ont-ils ensuite lancé à l’encontre du journaliste, lui demandant de manière énergique d'effacer les images d'agacement du président de la CAF. En attente des conclusions de cette réunion et d’une réaction officielle digne de ce nom, l’instance dirigeante du football africain n’a pas redoré son image, déjà bien égratignée il y a deux ans, après la fusillade du bus du Togo dans l’enclave de Cabinda. A l’époque, outre la minute de silence imposée avant le début de l’édition 2010 de la CAN , la CAF n’avait pas manqué de mettre la fédération togolaise face à ses responsabilités, arguant qu’elle aurait pu éviter un tel drame si elle avait pris l’avion… plutôt que le bus !