Les autres sportifs soutiennent les footballeurs

L'ancien joueur de Rennes soutient son syndicat, l'UNFP. - -
Dans le conflit qui l'oppose aux présidents de clubs, l'UNFP, le syndicat des footballeurs professionnels, cherche des soutiens un peu partout. Des contacts ont ainsi été noués avec les syndicats de joueurs des autres sports. Le retour est pour l'instant positif. Rugbymen et handballeurs affirment leur soutien à leurs collègues footballeurs, et se disent prêts à mener des actions communes. Mais pas à faire grève collectivement.
Matthieu Blin, talonneur du Stade Français et syndiqué Provale (syndicat des joueurs pros de rugby) : « Même si les joueurs sont toujours écoutés, ils n'auront plus le pouvoir de bloquer les négociations. Le but des joueurs n'est pas de bloquer les négociations, mais le fait d'en avoir le pouvoir permet d'être dans la machine de l'organisation. En tout cas, la Ligue, la Fédération et Provale fonctionnent énormément comme ça, et ça fonctionne plutôt très bien. Nous sommes solidaires de joueurs qui pourraient avoir la bouche scellée et ne plus être pris en considération. Leur marge de manœuvre risquerait d'être réduite à pas grand-chose, voire rien du tout. »
Sylvain Doereux, président de Provale : « Les rugbymen français ne feront pas grève. Ca n'aurait pas de sens car la situation dans le rugby est un petit peu différente. On a trouvé des échos favorables dans le basket, dans le handball. Il y a des gens qui se mobilisent et qui pensent qu'il ne faut pas laisser passer ça. Le sport professionnel se construit dans le dialogue et il continuera de s'exprimer dans le dialogue. Je ne crois pas à cette espèce de prise de pouvoir et d'OPA. Il faut laisser les sportifs et les gens du sport construire un sport viable, honnête, équilibré et durable. »
Marc-Olivier Albertini, président de l'association des joueurs professionnels de handball : « On ne va pas faire grève, ça n'a pas de sens vis-à-vis du public handballeur qui n'est pas directement concerné par la chose. Mais on apporte un soutien : s'il s'agit de faire une conférence de presse à leurs côtés, ou de faire des initiatives particulières, bien sûr. Mais on ne peut pas demander aux joueurs de faire une action alors que pour nous ça se passe relativement correctement. Ca serait déplacé. »
De leur côté, les footballeurs professionnels semblent toujours aussi déterminés. Grégory Bourillon, défenseur du PSG, explique pourquoi. « Ca fait six ans que j'ai commencé le foot et que j'adhère à l'UNFP. Ce syndicat nous représente, nous aide dans les moments délicats et on se doit d'être derrière eux. Ce sont eux qui nous représentent dans les hautes instances du foot. Donc s'il faut faire la grève, on la fera. Si la réforme passe, on n'aura plus notre mot à dire dans les hautes instances du foot français. Les joueurs sont les acteurs principaux du foot, on a le droit d'être écoutés et d'avoir un droit de parole. »