Les grandes manoeuvres ont commencé

Amsalem, un président sur la sellette. - -
Football : Escalettes seul candidat… pour le moment
Jean-Pierre Escalettes a lié son destin à celui de Raymond Domenech. Le président de la Fédération française de football (FFF) est pour le moment en sursis à son poste. Rien ne dit qu’il ne sautera pas si la France échoue en Roumanie dans un mois, pour son 3e match des éliminatoires de la Coupe du monde 2010. Cette semaine, Escalettes s’est déclaré candidat à sa propre succession le 13 décembre prochain. Il est pour le moment le seul à s’être présenté. L’ancien président de la Ligue d’Aquitaine a pour lui un excellent bilan comptable. Il a purgé les finances après le déficit qu’il restait de l’époque Simonet. C’était son premier objectif lors de son élection en 2005. C’est du côté sportif qu’Escalettes pourrait souffrir. Autant la finale de Coupe du monde en 2006 a rejailli sur lui, autant les contre-performances actuelles le pénalisent, et notamment un Euro raté. Escalettes subit le feu des critiques directement après Domenech. Il lui est reproché d'avoir reconduit l'entraineur des Bleus malgré une défience manifeste. Un choix par défaut en somme qui fragilise l'ensemble du sommet fédéral, dans les instances comme sur le terrain. Tels Bonnie & Clyde, Raymond Domenech et Jean-Pierre Escalettes gagneront ensemble ou mourront ensemble. Autre faiblesse de la candidature du Biterrois : son âge. Il a 73 ans, l’âge où certains se sont déjà retirés. Dans on camp il compte Noël Le Graët, l’ancien président de la Ligue et Fernand Duchaussoy, le patron du foot amateur, et héritier d’Escalettes. Dans le camp des opposants on a beaucoup parlé de Christian Teinturier, le vice-président de la Ligue Centre. Il est la seul personne à n‘avoir pas voté pour la reconduction de Raymond Domenech lors du conseil fédéral le 3 juillet. Certains pensent qu’il est encore un peu tendre. Il a jusqu’au 22 novembre pour déposer sa candidature.
Tennis : La fin du système Bîmes
Ce sont les affaires qui ont rattrapé Christian Bîmes. Cela faisait 15 ans, qu’il était à la tête de la Fédération française de tennis (FFT). Bîmes est suspecté de prise illégale d’intérêts quand il était à la fois numéro 3 de TF1 et président de la FFT. Il risque 5 ans de prison et 75 000 euros de prison. Bîmes a derrière lui un bilan avec de belles victoires (2 Coupes Davis, 2 Fed Cup, 4 tournois du Grands Chelem) mais comme passif, il est visé pour ses largesses envers sa famille et ses amis. On parle de nuits dans les plus beaux hôtels dans les tournois les plus prestigieux, de pourboires supérieurs princiers. Face à la pression médiatique et politique, Bîmes a préféré se retirer. Les présidents de ligue et de comité ont choisi leur candidat. Il s’agit de Jean Gachassin, l’ancien rugbyman, actuel président de la Ligue Midi-Pyrénées, dans le cadre du projet FFT. Un autre candidat s’est déclaré, Alain Moreau, président de la Ligue Poitou-Charentes. Les élections sont prévues les 7 et 8 février 2009, mais la campagne commencera le 1er octobre.
Athlétisme : Amsalem, un président sortant vers la sortie ?
La fédération française d’athlétisme (FFA) est celle qui connaît la période la plus mouvementée. Les mauvais résultats des Bleus à Pékin (1 médaille d’argent) ont crée un climat de vendetta entre le président Bernard Amsalem, le DTN Franck Chevallier, les médecins, et les athlètes, sans parler de la guéguerre entre entraineurs. Amsalem qui brigue un 3e mandat ne devrait pas être reconduit. Sa position est devenue intenable. La fédération ressemble à un bateau ivre, qui ne tient que par les inimités qui l’animent. Les athlètes reprochent à la direction d’être trop éloignée du terrain. Ces mêmes athlètes ont mis en cause avant les Jeux les compétences du staff médical fédéral, les docteurs Philippe Deymié et Emmanuel Prou, qui ont répondu en démissionnant. La seule médaille de l’athlétisme tricolore, celle du demi-fondeur Mahiédine Mékhissi-Benabbad, a au-delà de la surprise, suscité des règlements de compte entre entraineurs. Le fiasco des relais aux JO a fait de même parmi les coaches du sprint (Ontanon-Pépin). Les affaires de dopage qui continuent de miner le demi-fond, avec la suspension pour 3 ans en mai de Julie Coulaud, contribuent au climat délétère de l’athlétisme. Chevallier a déjà annoncé qu’il ne pensait pas être là en 2009. Contre vents et marées, Amsalem vise une 3e élection. Il aura en face de lui, Richard Descoux, DTN de 1997 à 2001. Le secrétaire d’Etat des Sports, Bernard Laporte, a qualifié l’athlétisme de « malade ». Les derniers titres olympiques remontent à 1996, avec Jean Galfione (Perche) et Marie-José Perec (200m-400m). Le président du CNOSF, Henri Sérandour, a parlé de la nécessité d’un « grand ménage ». Avec les mêmes hommes ? Peu probable.