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Les professionnels ont été entendus

Jean-Michel Aulas et le foot pro ont été entendus

Jean-Michel Aulas et le foot pro ont été entendus - -

Quatre mois après le fiasco des Bleus en Afrique du Sud, le monde du football français a jeté les bases de son aggiornamento à l’issue des états généraux, dans les locaux de l’INSEP. Les changements concernent essentiellement la FFF, qui devrait adopter un mode de gouvernance issu du monde de l’entreprise.

Les tenants d’une modernisation du football français, et en premier lieu de la Fédération française de football (FFF), sont sortis grands vainqueurs des deux journées d’états généraux, qui se sont achevés ce vendredi en début d’après-midi. Quatre mois après le fiasco du Mondial sud-africain, cette remise à plat du football hexagonal, souhaitée par le chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, a essentiellement accouché d’une plus grande responsabilisation des acteurs de la « 3F ». Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique Lyonnais et porte-drapeau naturel du football professionnel, pouvait légitimement crier victoire : « C’est un formidable bol d’air, on a assisté à des décisions de gouvernance moderne, avec des choses tournées vers l’avenir. »

Les candidats à la succession de Fernand Duchaussoy feront campagne comme en politique, sur le principe « Un homme, un projet, une équipe ». L’Assemblé fédérale désignera un président et un comité exécutif (12 membres) au scrutin de liste. Au sein du comité exécutif, mini-gouvernement de la FFF, 4 à 5 membres seront chargés des fonctions exécutives essentielles (Equipe de France, droits TV, marketing…), et ne pourront cumuler d’autre mandat. Le Président et ses « ministres » agiront sous le regard de la Haute autorité (25 membres). Cette assemblée, sorte de Conseil de surveillance, représentant toutes les composantes du football français, aura pour rôle de contrôler l’action du pole exécutif. Ces idées avaient été avancées par le patron de la Ligue, Frédéric Thiriez, au lendemain de l’élimination de l’équipe de France. Fernand Duchaussoy a beau déclarer qu’on ne lui a « pas tordu le bras pour faire ces états généraux », l’alignement de la FFF sur le monde de l’entreprise est une victoire pour le camp des professionnels.

Les sujets sensibles remis à plus tard

La priorité, clamée haut et fort par la secrétaire d’Etat aux Sports Rama Yade, ayant été d’enterrer la hache de guerre entre les différentes familles du foot français, les points de friction ont été sagement renvoyés à plus tard. La représentativité des pros au sein de l’Assemblée fédérale fait toujours débat. Les pros réclament 40% des voix contre 25% actuellement, alors que les amateurs ne souhaitent pas leur accorder plus de 33%, l’équivalent de la minorité de blocage. « Les modalités et les chiffres restent encore à préciser », a déclaré le directeur général de la FFF, Jacques Lambert. Reporté également, le principe de solidarité financière entre le foot pro et amateur. L’aide, située aujourd’hui à 12,5 M€ et qui fait l’objet d’une renégociation tous les deux ou trois ans, serait dorénavant pérennisée sur le mode d’un pourcentage (environ 2%). S’il y a accord de principe, les modalités restent à préciser.
Une réunion a été programmée le jeudi 4 novembre pour compléter et approfondir les mesures annoncées. Tous ces grands principes devront être adoptés par l'Assemblée fédérale du 18 décembre et définitivement avalisés par une AG extraordinaire, prévue au printemps 2011. Les membres des nouvelles instances (le comité exécutif, la Haute Autorité) seront élus lors de l'AG d'été en juin 2011.

Le titre de l'encadré ici

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Le National passera à 18 clubs
Parmi les propositions émises lors des Etats Généraux, l’idée d’un championnat de National qui passerait de 21 à 18 clubs. La Coupe de France pourrait aussi connaitre des changements : le club d’un niveau inférieur recevrait systématiquement, les 16e de finale se dérouleraient en semaine, le club-hôte aurait une liberté de gestion de la billetterie, les joueurs conserveraient leur numéro de maillot habituel. Dans un souci de rendre la fiscalité des clubs plus attractive, la taxe spectacle pourrait être supprimée au profit d’une TVA à taux réduit.   

Louis Chenaille (avec S.O. et J.S. à l'INSEP)