RMC Sport

Les trois clefs du dossier Courbis

Le consultant foot de RMC a été interpellé hier soir au Stade Vélodrome de Marseille.

Le consultant foot de RMC a été interpellé hier soir au Stade Vélodrome de Marseille. - -

L’ancien entraineur a été écroué hier à Marseille, conséquence de l’affaire des transferts suspects de l’OM. Ses avocats espèrent une libération conditionnelle d’ici à la fin de l’année.

Rude dimanche pour Rolland Courbis. Après son interpellation au Stade-Vélodrome et sa mise en garde à vue la veille au soir, l’ex-technicien montpelliérain a été déféré au parquet de Marseille en fin de matinée. Il s’y est vu signifier sa condamnation à de la prison ferme par le juge en charge de l’exécution des peines, Patrick Guérin, avant d’être conduit aux Baumettes, la prison de la cité phocéenne. Il devrait y rester quelques jours avant d’être vraisemblablement transféré dans un autre centre pénitentiaire. Les trois clefs d’un dossier complexe.

1 / Pourquoi a-t-il été interpellé samedi soir au Stade-Vélodrome ?
C’est à quelques minutes de la fin de la rencontre OM-Montpellier (4-2), deux équipes qu’il a entraînées par le passé, que la police a discrètement appréhendé Rolland Courbis dans une loge du Stade. Il s’apprêtait à participer à une émission sur RMC, radio dont il est consultant. « C’est une situation très inconfortable, je ne comprends pas », réagit-il quelques minutes après, joint au téléphone. Et pour cause : Courbis a sans doute commis une négligence en ne se rendant pas à la poste quelques jours plus tôt, pour y retirer un courrier recommandé lui enjoignant de se mettre à disposition de la justice. Les policiers sont donc allés directement l’interpeller sur son lieu de travail. L’un de ses avocats, Me Ferlaud, le confirmera dimanche matin : « C’est la procédure normale. Il n’a pas dû aller chercher la lettre en raison de son emploi du temps. Un mandat d’arrêt a donc été lancé à son encontre. » Et la police a agi en toute discrétion. Hormis les occupants de la loge, aucun spectateur du match n’a assisté à l’interpellation, qui a eu lieu aux environs de 22h45.

2 / Combien de temps restera-t-il incarcéré ?
Impossible pour l’instant de répondre avec précision. Sa condamnation dans l’affaire des transferts douteux de l’Olympique de Marseille s’élève à deux ans d’emprisonnement et 200 000 euros d’amende. Entraîneur de l’équipe provençale au moment des faits reprochés (1997-1999), Courbis a définitivement été convaincu de perception de commissions occultes sur une quinzaine de transactions de joueurs.
De deux choses l’une désormais : soit le projet de loi pénitentiaire, en cours de discussion à l’Assemblée nationale, entre en vigueur, auquel cas Rolland Courbis pourrait rapidement bénéficier d’un aménagement de peine et d’une remise en liberté conditionnelle, dans un mois au mieux ; soit le vote traine, et les différentes procédures pourraient prendre trois mois au moins avant d’éventuellement aboutir à une libération. Ses avocats travaillent dès à présent sur ces deux hypothèses, et décrivent un Courbis « décidé à assumer ses responsabilités et à respecter la décision de la Justice ».

3 / Quelles conséquences sur ses apparitions médiatiques ?
Cette incarcération met entre parenthèses les activités professionnelles de Rolland Courbis. Le directeur général de RMC Sport, François Pesenti, a annoncé dimanche matin avoir suspendu d’antenne l’un de ses consultants-vedettes pour la durée de son incarcération. « C’est une situation à laquelle nous nous attendions, a-t-il précisé. Et une fois que tout cela sera terminé, comme tout détenu qui a payé sa dette à la société, nous serons très heureux de l’accueillir à nouveau. » Durant son absence, c’est Eric Di Meco, l’ancien défenseur international de l’OM, déjà régulièrement présent sur l’antenne, qui épaulera les équipes de RMC lors des soirées foot. Reste que cet emprisonnement n’intervient pas au meilleur moment pour Rolland Courbis. Comme l’a confié l’un de ses avocats, Me Monneret, « il croulait sous les propositions de travail. TF1 pensait d’ailleurs à lui comme consultant pour la Coupe du monde 2010. » Au siège de la chaine, on n’indique pas encore si cette hypothétique collaboration doit se conjuguer au passé.

La rédaction