Bale, la « belle » affaire du Real Madrid ?

Gareth Bale - -
Et dans ce domaine, Florentino Perez, le président du Real, sait y faire. « Historiquement, tous les investissements de Barcelone ou du Real ont très vite été remboursés, poursuit Pascal Perri. L’exemple le plus connu est celui de Cristiano Ronaldo. Comme Bale, il a quitté le championnat anglais pour 95M€ (en 2009). Or, l’année qui a suivi, les revenus subordonnés produits par son nom, ont représenté plus de 100 M€ ! C’est un investissement gagnant grâce à la vente de tous les maillots et les contrats qui sont liés. »
Le Real Madrid a-t-il eu raison de débourser près de 100 millions d’euros pour s’offrir l’international gallois Gareth Bale ? Et pourquoi dépenser autant en temps de crise ? Depuis quelques jours, ces questions entourent le transfert (record ?) de l’ancien joueur de Tottenham. « Il existe une compétition des vitrines en Espagne entre Barcelone et le Real Madrid, explique Pascal Perri, économiste et consultant pour RMC Sport. Le Barça a attaqué avec Neymar. Le Real a donc contre-attaqué. Il faut attirer le public, même dans un pays en crise où 25% des actifs sont au chômage. Il y a toujours la magie des étoiles du stade. Bale, c’est d’abord un argument marketing. »
Pascal Perri : « Il n'est pas très connu »
Mais si la venue de la star portugaise Cristiano Ronaldo représentait certaines garanties en raison de l’aura (et de la plastique) d’un joueur qui avait déjà fait ses preuves à Manchester United et avec la sélection portugaise, on peut s’interroger sur Gareth Bale. Malgré une exceptionnelle saison avec Tottenham, le Gallois âgé de 24 ans ne possède ni le palmarès, ni le charisme, ni la notoriété du Portugais. « Il n’est pas très connu même s’il vient d’un championnat qui est très apprécié, confirme Pascal Perri. Son image n’a pas dépassé les frontières du Royaume-Uni, ou alors de façon marginale. Faire venir pour un prix extrêmement élevé un joueur dont la notoriété n’est pas très forte est donc un risque pour le Real Madrid. »
Outre le déficit de notoriété du Gallois, le Real Madrid doit aussi composer avec un contexte économique extrêmement délicat. « L’Espagne d’aujourd’hui n’est pas la même qu’il y a 10 ans ou lorsque Ronaldo est arrivé. Si l’engouement est invariable, le pouvoir d’achat des supporters permettra-t-il de supporter la dynamique du marché des produits subordonnés ? Je n’en suis pas certain, avance Pascal Perri. C’est un autre risque. On va peut-être vers un renversement de logique dans ce domaine. »