Barça-Atlético : quand l’Argentine se déchire pour la Liga

Messi, ici stoppé par Arda Turan, sera surveillé de près par les hommes de Simeone. - -
Samedi soir, le Camp Nou sera un ring argentin. Pas de Carlos Monzon ou de Marcos Maidana sur la pelouse rassurez-vous, il ne sera question que de ballon rond. D’un côté le kid de Rosario Lionel Messi, 4 Ballons d’or et champion en titre ; de l’autre la teigne de Buenos Aires, Diego Simeone, challenger plus que crédible. Et au milieu, la Liga, si proche pour l’Atlético du second (1er, 89 points) et encore si jouable pour le Barça du premier (2e, 86 points).
Avantage Simeone...
Diego Simeone n’est pas du genre à lâcher. Surtout si près du but. Sur un terrain, « El Cholo » était un milieu défensif rugueux, haranguant les siens jusqu’à la dernière seconde. Désormais sur le banc, il n’a pas bougé d’un iota, transmettant sa force de caractère à son équipe. Auteur d’une saison exceptionnelle, l’Atlético a son destin entre les mains. Un nul au Camp Nou lui suffit pour s’assurer le titre. 90 minutes à serrer les dents, et l’« autre club » de Madrid s’assiéra de nouveau sur le trône d’Espagne. Une première depuis 1996. Cette année-là, les Colchoneros avaient dans leur rang un impétueux Argentin… Diego Simeone. L’intéressé avait même marqué lors du dernier match de la saison face à Albacete (2-0), pour offrir le trophée qui fuyait les vitrines du club depuis 1977.

Simeone aura un avantage. Ses hommes connaissent la recette pour neutraliser Messi et consorts. Ils l’ont déjà appliqué cette saison à cinq reprises : en Ligue des Champions, en éliminant les Blaugranas en quart de finale (1-1, 1-0), au match aller en Liga (0-0), et en finale de la Supercoupe d’Espagne (1-1, 0-0). Idole dans son pays en tant que joueur, sélectionné 108 fois avec l’Albiceleste, avec trois phases finales de Coupe du monde dans les bagages (1994, 1998, 2002), « Diego » l’est désormais en tant qu’entraîneur, au point de voir son nom alimenter la gazette des transferts… quand il n’est pas cité pour reprendre, un jour, la tête de la Selección. Et même son adversaire du soir vote pour. « Je ne sais pas ce qu'il pense ou ce qu'il veut faire. Il est très probable que nous pourrons un jour le voir à la tête de l'équipe nationale d’Argentine parce qu'il est un grand entraîneur et je pense qu'il voudra entraîner l’équipe de son pays » assure Messi.
... mais Messi sera en « mission »
La « Pulga » et ses partenaires savent que décrocher la Liga in extremis ne sera pas simple. Quatre fois titrés lors des cinq dernières saisons (le Real Madrid champion en 2012, ndlr), les Blaugrana vont tout donner pour entretenir cette dynamique. Cette fois peut être plus que les autres. Pour rendre un vibrant hommage à leur ancien entraîneur, Tito Villanova, figure emblématique du club disparue en avril dernier. « Ces dernières années, nous avons connu des situations difficiles mais nous avons toujours réussi à les surmonter » rappelle Messi. Le crack, auteur de 28 buts en 30 matchs de Liga cette saison, se veut confiant. Samedi, à domicile, il voudra aussi se rappeler au bon souvenir de la saison dernière, où « son » Barça avait acquis officiellement son titre lors de la 35e minute face…à l’Atlético.
Les Colchoneros font d’ailleurs partie des victimes favorites de « Leo ». La star du Barça a scoré à vingt reprises face à eux (contre 21 contre le… Real Madrid, LA cible préférée de l’Argentin). « Messi, c’est difficile de le décrire, il est extraordinaire, lâche, admiratif, Simeone au moment d’évoquer son extraterrestre de compatriote. C’est impossible de faire les mêmes statistiques ». Beaucoup plus, en revanche, de le faire déjouer, comme ce fut le cas en quarts de finale de Ligue des champions. Une chose est certaine, ce combat argentino-argentin n’adoubera qu’un seul vainqueur. Tenant du titre ou challenger, faîtes vos jeux !
Le titre de l'encadré ici
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Une « finale » lors de la dernière journée ? Un cas extrêmement rare
Un duel à la vie à la mort entre le leader et son dauphin, c’est assez rare pour être souligné. En effet, cette « finale » en Liga n’a connu que onze précédents à travers le monde dans toute l’histoire du ballon rond. Le premier eut lieu en Italie en 1940 : l’Ambrosiana-Inter avait battu son dauphin Bologne en clôture du Calcio pour s’assurer du titre. Les autres cas : Atlético Madrid-Séville, Atlético champion (1951) ; Bayern-Munich-Schalke, Bayern champion (1972) ; Liverpool-Arsenal, Arsenal champion (1989) ; Lens-Lyon, Lyon champion (2002), AIK-IFK Goteborg, AIK champion (2009) ; Racing Genk-Standard Liège, Racing Genk champion (2011) ; Tivoli Gardens-Boys’Town (Jamaïque), Tivoli Gardens champion (2011); The New Saints-Bangor City, Bangor City champion (2011) ; FC Twente-Ajax Amsterdam, Ajax champion (2011) ; Anderlecht-Zulte Waregem, Anderlecht champion (2013). A noter que sur ces onze finales, le dauphin n’a surpassé le leader qu’à quatre reprises.