Espagne: en pleine crise des droits TV en France, la Liga frappe très fort contre le piratage

L’Espagne frappe fort dans sa lutte contre le piratage. Comme le foot français, le football espagnol est confronté à la consommation illégale des matchs de football en ligne. Face à ce fléau, la Liga contre-attaque. Ce week-end, elle a annoncé avoir bloqué DazcFutbolios et RBTV77. Ces deux plateformes protégées jusqu’à présent par le réseau Cloudflare diffusaient illégalement des matchs de football sur le web ou des applications.
"A elles deux, elles comptent plus de 400.000 utilisateurs uniques par mois en Espagne", précise LaLiga. L’instance espagnole dirigée par Javier Tebas se dit "fière de démontrer sa capacité à répondre à la fraude audiovisuelle avec une action efficace menée par une équipe spécialisée." Des adresses IP qui hébergeaient des services de piratage et de streaming illégaux ont également été désactivées.
La France piétine
Un joli coup du football espagnol que la LFP rêve d’imiter. Mais en pleine crise des droits TV, la lutte contre le piratage en France piétine et vire au réglement de compte entre la Ligue et DAZN. Le principal détenteur des droits de la Ligue 1 a ainsi regretté que l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, "ne travaille pas le week-end." "En Angleterre, on est capable de bloquer 10.000 liens en deux jours, en Italie, c'est 18.000. Et l'Arcom, c'est 5.000 par an. Autrement dit, l'Italie réalise en un week-end ce que l'Arcom met trois ans et demi à faire!", a récemment regretté le directeur général France de DAZN, Brice Daumin, dans un entretien au Figaro.
L’Arcom a répondu jeudi dans les colonnes de l’Equipe : "L'action conjointe de l'Arcom et des parties prenantes (fournisseurs d'accès à internet notamment) a conduit à une baisse de plus d'un tiers du nombre de consommateurs déclarant des pratiques illicites."
Au moins 800.000 internautes bénéficieraient chaque mois de flux obtenus illégalement via l'IPTV selon l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique. Un chiffre sans doute sous-estimé, si on se fie à un sondage Odoxa publié fin 2024 selon lequel 11% des internautes confiaient utiliser l'IPTV.