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Mourinho, c’est plus fort que toi

José Mourinho

José Mourinho - -

Humilié en novembre dernier au Camp Nou (5-0), l’entraîneur portugais du Real n’a pas fait que prendre sa revanche, mercredi, en privant le FC Barcelone de la Coupe du Roi (0-1, ap). Il a également décomplexé une équipe longtemps privée de titre. Et confirmé sa capacité à changer la mentalité d’un vestiaire.

Quelqu’un finira bien par lui poser la question. José Mourinho est-il diabolique ? Quel est l’ingrédient dont jouit le technicien portugais et que ne possèdent pas les autres entraîneurs de la planète ? Mercredi, l’entraîneur lusitanien a de nouveau justifié son surnom de « Special One ». Car il a réussi, en l’espace de quatre jours, ce que personne n’avait encore fait cette saison : faire déjouer le grand Barça de Josep Guardiola. Une situation pourtant inimaginable après la leçon (5-0) reçue au Camp Nou le 29 novembre dernier.

« Il a voulu faire plaisir aux supporters et à l’opinion publique, raconte Olivier Dacourt, sous les ordres du Portugais à l’Inter Milan (2008-2009). Et il en avait pris cinq. Là, il savait qu’il devait avoir un milieu très fourni pour pouvoir gagner ce match. » Un milieu dense et athlétique : une recette déjà éprouvée face au même adversaire, la saison dernière en Ligue des champions avec l’Inter Milan. Rien de bien magique. Mais sacrément efficace en en tout cas, comme le prouvent le nul en Liga samedi dernier (1-1) et la victoire mercredi en Coupe du Roi (0-1, a.p)

Sergio Ramos : « Prêts à mourir pour lui »

José Mourinho n’est peut-être pas l’équivalent de David Copperfield dans le monde du football. Mais le technicien sait, mieux que personne, transcender un groupe. Et imposer ses choix. L’an passé, Samuel Eto’o avait accepté de jouer arrière gauche. Cette fois, c’est Pepe, défenseur central, qui a endossé sans rechigner le rôle ingrat de milieu récupérateur. « ‘Mou’ est le capitaine du navire et nous sommes prêts à mourir pour lui », confie Sergio Ramos. Un peu gourou Mourinho ? « Il a un truc, reconnaît Emmanuel Adebayor. Avec lui, tu as l’impression que tu dois donner ta vie sur le terrain. Dix minutes après mon entrée en jeu, j’avais mal aux adducteurs. J’ai alors pensé à ce qu’il avait dit dans le vestiaire. Je ne pouvais pas lâcher. »

Qu’a donc dit Mourinho à ses joueurs ? Difficile à savoir. Mais on devine la puissance des mots du Portugais. Des mots qui lui ont permis de mettre fin à la malédiction des Merengue en C1. D’interrompre 17 ans de disette en Coupe du Roi. Et de prendre l’ascendant sur « la meilleure équipe du monde », une semaine avant leur troisième retrouvaille. Le tout sans lever les foules, n’en déplaise à Johan Cruyff. « Il y a quelques jours, on m'a qualifié d'entraîneur de titres, pas de football, lâchait cyniquement Mourinho mercredi soir. Merci pour ce compliment, j'aime être un entraîneur de titres. » Et ce n’est sans doute pas fini.

Alix Dulac