Pourquoi Kakuta peut enfin exploser cette saison

Gaël Kakuta - AFP
Lorsque Gaël Kakuta a débuté avec l’équipe première de Chelsea en janvier 2009, le PSG pensait avoir réalisé un énorme coup en recrutant Mateja Kezman, les Bleus venaient de composter leur billet pour le Mondial 2010 avec l’aide de la main de Thierry Henry et Yoann Gourcuff était vu comme le successeur de Zinedine Zidane. Bref, cela fait une éternité et le football a énormément changé. Mais la situation de Kakuta, elle, pas vraiment. Considéré comme un très grand espoir du foot français, le milieu offensif n’a pas changé de statut. A 23 ans, le natif de Lille n’a toujours pas confirmé les attentes que son énorme potentiel avait suscitées.
Suivre la trace de Kakuta est aussi difficile que cerner le mystère qui l’entoure. Toujours sous contrat avec Chelsea, le joueur préformé à Lens a débuté son sixième prêt. Après Fulham, Bolton, Dijon, le Vitesse Arnhem et la Lazio Rome, le voilà donc au Rayo Vallecano. Loin du clinquant des Blues, mais peut-être enfin le club idéal pour lancer sa carrière. Avec six titularisations et deux buts en Liga, les débuts sont prometteurs. « Je pense que c’est un très bon choix parce que mon football correspond au jeu espagnol, explique le joueur dans Luis Attaque sur RMC. J’aime toucher le ballon, jouer avec les autres, beaucoup bouger. Quand je suis arrivé, le coach (Paco Jemez, ndlr) m’a montré qu’il comptait sur moi directement en me faisant débuter tous les matchs amicaux. Même si je ne parlais pas la langue, ça ne lui a pas posé de problèmes. Je lui ai prouvé qu’il pouvait compter sur moi et depuis j’ai débuté tous les matches, donc ça se passe plutôt bien. »
« J’avais tendance à arriver en retard »
Mais la carrière de Kakuta oblige à rester prudent. Car si le talent est indéniable, le moindre petit grain de sable peut venir enrayer cette belle dynamique. S’il déclare avoir eu « quelques problèmes personnels » qui sont venus gâcher son passage à Dijon (janvier à juin 2012), le Français reconnaît aussi être parfois sorti du rang. Mais grâce à Fred Rutten, l’entraîneur du Vitesse Arnhem, Kakuta a pris conscience des exigences du professionnalisme. « En Hollande, j’ai voulu un peu me cacher. Le coach m’a remis en confiance, il m’a beaucoup appris, sur et en dehors du terrain. Je n’avais pas un mauvais comportement mais j’avais tendance à arriver en retard. Il m’a dit clairement : "Tu arrives encore une fois en retard, tu retournes à Chelsea". Depuis, les retards, c’est fini ! »
Seul problème pour l’ancien international espoirs, il ne peut pas voir plus loin que la fin de saison et un retour programmé à Chelsea. Vu la concurrence au sein de l’effectif de José Mourinho, difficile d’y voir Kakuta s’y faire une place au milieu des Hazard, Fabregas, Oscar, Willian ou Schürrle. Le principal intéressé en est d’ailleurs conscient : « Je ne veux pas me mettre contre Chelsea, je leur appartiens. Pour l’instant, je me concentre sur le Rayo Vallecano, pour faire une saison complète. Il me manquait du temps de jeu et pour l’instant, je l’ai. Le but était de faire de mon travail une priorité et c’est ce que je fais maintenant. Maintenant c’est football, football et football. Cette année, vous allez voir Gaël Kakuta ! » Il suffisait donc peut-être de se montrer patient.