Poves, l’affranchi footballeur

Javier Poves - -
Quand le rêve tourne au cauchemar. Après deux années passées en réserve, le jeune espoir espagnol touche enfin au but en signant son premier contrat professionnel la saison dernière. Quelques mois plus tard, Javier Poves, qui demandait à ce que ses salaires ne soient pas virés sur un compte bancaire et qui refusait de recevoir le véhicule offert par le sponsor du club, supporte de plus en plus mal de vivre dans un milieu qu’il ne comprend pas. Un tel malaise qu’après seulement 11 minutes jouées en Liga (en mai dernier face à Hercules), l’aventure prend fin.
Mardi dernier, un porte-parole du club des Asturies a annoncé à la presse que le joueur avait rompu son contrat. Une décision surprenante que Javier Poves s’est empressé d’expliquer dans les colonnes d’El Pais : « Quand j’étais jeune, je jouais pour l’amour du sport, mais plus tu connais le football, plus tu te rends compte que tout n'est qu'argent, que c'est pourri, et tu perds un peu tes illusions. Le football professionnel n’est qu’une affaire d’argent et de corruption. Je ne veux pas faire partie d'un système où les gens gagnent de l'argent grâce à la mort d'autres gens, en Amérique du Sud, en Afrique ou en Asie ».
« Je ne veux pas me prostituer… »
A l’opposé de nombreux jeunes footballeurs, assoiffés de richesses et de reconnaissance, Poves se présente comme un anticapitaliste convaincu. « Je ne veux pas me prostituer comme le font 99% des gens, explique-t-il dans les colonnes du quotidien espagnol. Ce qu’il faudrait, c’est aller brûler les banques et couper des têtes. » Avant de s’improviser meneur d’une révolution des plus sanglantes, le jeune retraité, lecteur assidu de Mein Kampf d’Adolf Hitler (!) et du Capital de Marx, a prévu de retourner à ses études d’histoire. Un destin bien éloigné des rêves d’ados.