A l’ombre de la reprise

UNFP - -
Clairefontaine, un après-midi de juillet. Bras croisés, Serge Romano observe, aux abords d’un des terrains d’entraînement, ses joueurs répéter les efforts. Le petit comité s’exécute, comme un vrai groupe professionnel. Sauf qu’il n’en a plus le statut. Depuis la fin du mois de juin, tous ces footballeurs sont chômeurs. Tout comme leur coach, Serge Romano. C’est donc à travers ce rassemblement, un stage organisé par l’UNFP, que tout ce petit monde reste au contact du ballon rond. « Venir ici, c’est éviter de rester seul, de gamberger, explique Jean-Joël Perrier-Doumbé, ancien défenseur d’Auxerre, non retenu par Toulouse. Il y a les installations, la vie de groupe. On pense moins au chômage. S’entraîner seul, c’est possible mais c’est plus dur. On peut faire du physique mais niveau ballon, ce ne sera jamais pareil. »
Garder le moral, retrouver l’esprit de compétition et l’ambiance d’un club, telles sont les garanties de ces stages d’été. Mais la concurrence fait rage, encore plus que dans une entité professionnelle classique. Et les places sont chères. « On essaie de ne pas fermer la porte, explique Pascal Bollini, responsable des stages UNFP. Les premiers demandeurs sont les premiers servis. » Résultat, sur un peu moins de 200 footballeurs au chômage, seuls 30 sont à chaque fois conviés à ces stages.
« Pas des losers »
« C’est difficile après de faire tourner beaucoup de joueurs. Il ne faut pas oublier que l’objectif est aussi de se faire remarquer », poursuit Bollini. Un contexte qui stimule ces laissés pour compte de l’élite. D’autant qu’on leur colle, malgré eux, une image de losers. « Si certains pensent ça, qu’ils viennent nous voir jouer ou qu’ils viennent sur le terrain », lance avec défi l’ex-Cristolien Rudy Carlier. « Ils ne sont pas nuls, défend Pascal Bollini. C’est un problème d’ordre économique. C’est un cycle. Là, on est dans une période similaire à 1994 où les clubs avaient moins de potentiel financier. »
Une réalité qui ne doit pas en occulter une autre. Le temps presse pour les Carlier, Perrier-Doumbé, Signorino ou autres Zerka, tous ces noms qui gambadaient par le passé sur les pelouses de Ligue 1. Les stages UNFP ne sont pas éternels. « On les arrête le 7 août, affirme Bollini. Mais on a déjà des clubs qui nous ont sollicités pour des matches amicaux. Alors, on risque de programmer d’autres stages. » Autant de nouvelles chances pour ces chômeurs, comme ce mardi à Albertville face à la Guinée Equatoriale, de refaire parler d’eux.