Ajaccio-Montpellier dans le collimateur de la justice

Le parquet d’Ajaccio a ouvert une enquête préliminaire après que les opérateurs de paris en ligne aient retiré le match Ajaccio-Montpellier (2-1), disputé le week-end dernier. Une première en Ligue 1.

Depuis l’ouverture des paris sportifs en ligne à la concurrence en 2010, jamais la justice ne s’était penchée sur un match de Ligue 1. C’est désormais chose faite. Une enquête préliminaire a été ouverte lundi par le parquet d’Ajaccio à la suite des mouvements de paris anormaux constatés autour de la rencontre Ajaccio-Montpellier (2-1), disputée samedi dernier à 20h lors de la 34e journée de championnat.

La veille du match, la Française des Jeux constate des « mouvements rares » sur le match entre les Corses et les champions de France en titre. Des montants cumulés (le double de la normale) et des mises nominales anormalement élevés, mais surtout des prises massivement en faveur d’une victoire d’Ajaccio, interpellent l’opérateur historique, qui décide de retirer le match de son offre vers 19h. Dans la foulée, les autres opérateurs imitent la FDJ.

Des précédents en ligue 2

La Française des Jeux alerte le ministère de l’Intérieur (direction centrale des jeux et paris), l’autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL) et l’organisateur de la compétition (LFP). Selon nos informations, l’échange d’informations a suffi pour convaincre le parquet d’Ajaccio d’ouvrir une enquête préliminaire, sans le besoin d’une saisine officielle de la part de l’ARJEL. Les précédents en Ligue 2 (Tours-Grenoble en avril 2011 et Lens-Istres en mai 2012) ont bien huilé la mécanique. L’affaire Cesson-Montpellier est également passée par là. A l’ARJEL, sans préjuger de l’avenir de la procédure, on constate qu’« il s’agit d’une première en Ligue 1 ».

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La FDJ dément un bug|||

Interrogé sur la thèse d’une sur-cotation d’Ajaccio en 1, la Française des Jeux dément catégoriquement. « Nous sommes sereins, déclare un porte-parole de l’opérateur. On était sur la cote du marché. La FDJ est connue pour être un opérateur sécurisé qui ne prend pas de risque. D’ailleurs, si on s’était trompé, pourquoi ne pas revoir la cote plutôt que de la retirer ? Et si on s’était trompé, pourquoi les autres acteurs du marché ont aussi retiré le match ? C’est bien que l’ensemble du marché avait constaté des mouvements anormaux. Cette thèse du bug était déjà sortie pour Cesson-Montpellier (handball) et on a vu ce qu’il en a été. » Une autre source proche du dossier parle tout bonnement de « connerie ». L.C.

Louis Chenaille