Antonetti : « J’en ai gros sur la patate ! »

Frédéric Antonetti est agacé par les critiques envers son équipe - -
Frédéric, votre équipe semble en totale perte de confiance ces derniers temps.
Je ne pense pas qu’il y ait une perte de confiance. Mais je ne vais pas me battre tout le temps pour tout justifier. Depuis que je suis au Stade Rennais, il n’y a jamais rien de positif. Chaque fois que j’entends un commentaire, que je lis un article, il n’y a rien de positif. C’est dingue ça ! On a 21 points en 12 matchs, on est qualifié en Coupe d’Europe, où on fait des bonnes choses mais où on manque d’expérience. Hier, Rouyer (Olivier Rouyer, consultant pour Canal +, Ndlr) a dit qu’il ne faut pas toujours trouver l’excuse de la jeunesse. Je suis désolé, il y a six types de 20 ans dans l’équipe. S’il est si fort, il n’a qu’à venir entraîner mais il n’a pas fait ses preuves. Je ne supporte plus ça de toujours chercher le négatif.
Il y a donc matière à positiver ?
Oui, il y a des choses très positives mais je n’ai pas beaucoup d’arguments car il n’y a pas les résultats au bout, donc ils (les consultants) ont le beau rôle. Arrêtez de nous mettre dans la catégorie des clubs riches ! On fait comme si on était le Paris Saint-Germain. Je ne l’accepte plus. Tous ceux qui feront ça me trouveront sur leur chemin et très durement. J’en ai gros sur la patate ! Je ne vais pas donner de la compétence à des gens qui n’en ont pas.
Votre arrivée avait suscité beaucoup d’espoirs à Rennes…
(Rires). On a mis en place une politique sportive intéressante. On devrait être sympathique mais on est antipathique. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi. L’année dernière, on a été dans les trois premiers pendant trente journées donc on a suscité beaucoup d’espoirs. On ne m’a parlé que des deux derniers mois. Les huit premiers, on n’en a jamais parlé. J’ai l’impression que dans ce club, on veut toujours montrer ce qui n’est pas bon. Le Stade Rennais est une bonne maison mais n’est pas le Paris Saint-Germain d’aujourd’hui. On prend tellement de coups injustifiés et pas objectifs que les conditions sont très compliquées. Par exemple, à Lyon, je ne suis pas du tout d’accord avec le traitement que l’on a fait à Puel, même si je ne le connais pas et qu’il n’est pas mon ami. On l’a tué. Peut-être que c’est moi que l’on veut tuer cette année ? Je n’en sais rien.
Y-a-t-il eu un accrochage avec votre président à la mi-temps jeudi soir ?
On n’est pas d’accord sur l’analyse du football et du match. Il analyse un résultat, moi, j’analyse un match. La différence est là. Ça a duré dix secondes.
Vos joueurs adhèrent-ils toujours à votre discours ?
Vous avez-vu le match ? Vous trouvez qu’ils n’ont pas adhéré, hier ? On est plombé par des erreurs individuelles. Vous analysez simplement le résultat, je ne suis pas d’accord. Je suis responsable du contenu, pas du geste. Personne ne veut l’admettre. Si c’est moi le responsable, il y a Pierre Dréossi (le manager général) qui est là pour en mettre un autre. Et cet autre va jouer la Champions League et peut-être la gagner, parce que c’est ce qu’on veut au Stade Rennais. Eh bien je serais content pour le club ! Il y a un décalage entre ce que l’on peut faire et ce que les gens croient. Je ne suis pas là pour me défendre, je n’en ai rien à foutre !