Aulas : « Bordeaux va vendre chèrement sa peau ! »

Jean-Michel Aulas peut-être fier de ses joueurs. Lyon a pris la tête du championnat. Une situation confortable avant le choc contre Bordeaux en Ligue des champions . Mais il se méfie tout de même de la réaction d’orgueil des Bordelais après trois défaites consécutives.

Votre équipe a fait une belle prestation contre Rennes?
Oui. Elle a su d’abord trouver des ressources sur le plan mental et ensuite au niveau de son jeu pour contrarier cette très bonne équipe de Rennes. C’est une très belle opération menée de main de maître par Claude Puel et ses cadres de l’équipe même s’ils étaient sur le banc. En effet, Claude Puel a ainsi voulu privilégier l’hypothèse du match de mercredi à Bordeaux en Ligue des Champions. Tous les cadres et Claude Puel ont su véritablement bien manœuvré pour préparer le match le plus important de la semaine qui sera celui de mercredi bien évidemment.

Vous avez tenté un drôle de pari avec cette composition d’équipe ?
C’est un pari incroyable. Ça fait dix ans que nous sommes qualifiés en Ligue des Champions. Nous avons participé à quatre quarts de finale et nous avons trop envie d’aller en demi-finale. Ce serait tellement énorme pour ce club qui a su, sur le plan national, imposer son empreinte. Lyon a l’opportunité, après vingt-trois ans de présidence, de franchir une étape qui est la plus difficile à franchir. C’est vrai que c’était un pari mais nous avons un groupe de qualité. Et puis il faut aussi noter que nous avons des blessés. Nous avons perdu sur blessure Mathieu Bodmer. Elle s’ajoute à celle de Clerc, Kléber Anderson, Govou, Cissokho et Makoun. Il y a beaucoup de blessés. On espère en récupérer certains mais, d’un autre côté, cette situation compliquée a donné une force incroyable à tout le groupe pour rester en vie dans ce championnat. C’était quand même un peu à quitte ou double. Si nous avions perdu contre Rennes, on aurait pu se retrouver dans une situation très difficile pour une éventuelle participation à la Ligue des Champions l’année prochaine.

Votre situation est-elle confortable avant de vous rendre à Bordeaux ?
Cette victoire est la version positive. La négative est que Bordeaux a une grande équipe avec de très grands joueurs. C’est quelque chose d’incroyable pour Bordeaux de perdre trois matches de rang. Il peut donc y avoir une réaction d’orgueil insoupçonnée de leur part. Bordeaux va vendre chèrement sa peau mercredi. Le match sera beaucoup plus difficile que contre Rennes.

Est-ce que le doute s’était immiscé dans la course au podium ?
Non. Il n’y avait pas de doute. On sait que nous avons des vertus qui sont belles en fin de championnat. L’année dernière, nous étions aussi en grande difficulté pour cette troisième place (qualificative pour le tour préliminaire de Ligue des Champions). Et puis, sur la fin, nous avions réussi à nous en sortir grâce à des résultats favorables. Ce soir, c’était déterminant de gagner contre Rennes, un concurrent direct dans la course au titre. Mais on savait que la priorité, en filigrane, c’était le match de Bordeaux. Il fallait donc trouver la bonne composition et Claude Puel a parfaitement réussi cette partie là.

Une grande saison de l’Olympique Lyonnais est-elle en train de se dessiner ?
N’exagérons rien. Il y a quelque temps nous étions sur des imaginations de cauchemars et non pas de rêves. On parlait même de plus mauvaise saison. Le travail a été bien fait, nous sommes tous restés très solidaires autour de Claude Puel et des joueurs. Aucun écart n’a eu lieu et, aujourd’hui, on bénéficie du juste retour d’investissement en termes de travail et de solidarité. 

Propos recueillis par Pierre-Yves Leroux