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Aulas : « Nous sommes de modestes provinciaux »

Jean-Michel Aulas

Jean-Michel Aulas - -

Le président de l’OL, Jean-Michel Aulas, savoure la victoire contre Saint-Etienne (1-0), dimanche en point d’orgue de la 16e journée de L1, mais s’habille de modestie quand on lui parle de course au titre avec le Paris Saint-Germain.

Jean-Michel Aulas, la belle série continue. Les Verts vont devoir attendre pour gagner le derby à Geoffroy-Guichard ?

C’est malheureux pour les supporters. D’année en année, on sent qu’ils y croient tellement. Mais je suis tellement heureux pour mes supporters, qui sont ravis de démontrer que depuis deux décennies, l’Olympique Lyonnais survole ce derby. Alors c’est vrai qu’un match est un match et qu’il faut remettre à chaque fois sur la pelouse l’ambition que l’on peut avoir. Mais on ne construit pas un avenir et un futur en regardant uniquement le palmarès. Quand on a été bon il y a trente ans, on a été bon il y a trente ans. Ce qui compte, c’est d’être bon en ce moment. On essaie de faire en sorte d’avoir une très bonne équipe, qui réussit en général très bien à Saint-Etienne, mais on essaie d’avoir aussi au niveau des dirigeants une attitude qui soit cool.

C’est-à-dire ?

Vous avez vu qu’on n’a pas répondu aux remarques qui faisaient des comparaisons hasardeuses sur la qualité des voitures. Je ne voudrais pas être à la place de mon collègue, Roland Romeyer, qui va sûrement recevoir un courrier recommandé de la part de son gardien de but demain matin. Il lui a mis une telle pression en parlant de Ferrari… C’est difficile d’y arriver quand les bolides sont du côté de Lyon, avec une frappe exceptionnelle de Michel Bastos.

Y a-t-il plus une culture du derby chez l’OL que chez Saint-Etienne ?

Je ne sais pas quelle est la recette. Ce que je peux vous dire, c’est que depuis trois jours, je ne dors pas. Et je vais encore y penser pendant trois jours. On a la chance d’avoir des entraîneurs qui ont une volonté de gagner et une culture tactique extrêmement profitable sur ce genre de match. J’ai vu le match deux fois : d’abord à la causerie de Rémi Garde, puis sur le terrain. Cette équipe de Saint-Etienne, qui réussit très bien contre les autres équipes, n’a pas été extrêmement brillante ce soir (dimanche soir, ndlr). Sûrement parce que Rémi Garde a su opposer à la fougue adverse un schéma tactique qui a parfaitement réussi. Et puis il y a cette solidarité lyonnaise que l’on voit de jour en jour chez les joueurs. On était à dix contre onze et on a obtenu le résultat que l’on connait.

« De modestes provinciaux»

Lyon compte cinq points d’avance sur le PSG et l’OM. Votre équipe vise-t-elle le titre ?

Non. Comme on l’a dit depuis le début de saison et à l’époque, on n’était déjà pas crédible, il faut viser un retour le plus vite possible en Ligue des champions et donc le podium. A ce titre, on a un match très important contre Nancy mercredi. Après le match contre Paris, on se posera éventuellement des questions. Mais le PSG reste de très loin le favori, d’une part parce qu’il a un budget considérable et ensuite parce qu’il a des qualités qu’on a vu dernièrement contre Porto ou contre Evian, ce qui en fait le grand favori des médias… et c’est bien comme ça.

Finir champion d’automne, vous y pensez ?

Ça peut être une possibilité. On en serait très heureux. Vous savez, nous sommes de modestes provinciaux qui seraient très satisfaits d’être champions d’automne. A défaut d’autre chose.

Vous en faites un peu trop là, non ?

C’est dans ma nature. Parfois quand je suis heureux, je fais en sorte de pouvoir exprimer des choses qui viennent du fond du cœur. La passion fait partie de ces grandes soirées.

Un petit mot sur votre arrivée en bus, qui a été caillassé…

Il y a eu à nouveau des problèmes. On nous a fait arriver avec un quart d’heure de retard. Il y a eu un certain nombre de jets sur le car. Cela fait partie des choses que j’aimerais corriger en tant que vice-président de la Ligue. Il faut que tout soit parfait pour des grands matches comme ça. La Ligue doit prendre des dispositions pour que l’une des équipes ne soit pas pénalisée au moment de l’arrivée.

Propos recueillis par Jérôme Sillon