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Aulas : « Puel continuera sa mission »

Jean-Michel Aulas soutient catégoriquement son entraîneur, quelque soit les résultats de l'OL en fin de saison.

Jean-Michel Aulas soutient catégoriquement son entraîneur, quelque soit les résultats de l'OL en fin de saison. - -

Le président de l’OL dresse un premier bilan des performances de Claude Puel.

Jean-Michel Aulas, quel est votre regard sur le sprint final en L1 ?
C’est une fin de championnat qui était souhaitée par tout le monde. C’est aussi excitant pour l’Olympique Lyonnais. Mais déjà la saison dernière ainsi que lors de nos trois premiers titres, nous avions connu une fin de parcours haletante. Cela impose à l’OL une remise en cause importante. On a connu une année difficile sur le plan des blessures. Heureusement, on pourrait bénéficier du retour de certains de nos blessés. Malgré tout, on a bien conscience que ce championnat sera parmi les plus difficiles pour l’OL. Lyon reste t-il favori pour le titre ?
On reste dans la position du leader, qui est attaqué de toute part sur et en dehors du terrain. Il faut donc être très vigilant.

Le principal danger de Lyon n’est-il pas Lyon lui-même finalement ?
Contrairement à certaines idées reçues, Lyon fait son parcours en championnat. On a sombré dans un certain nombre de compétition. En particulier dans celle qui est regardée par tout le monde, à savoir la Ligue des champions. Notre avenir dépend notamment de la qualité de notre équipe et de sa préparation. Mais j’ai des certitudes sur cet aspect là. J’ai confiance en mes joueurs et en notre staff. On aura la chance de rencontrer quatre de nos principaux adversaires pour le titre à savoir Bordeaux, Marseille, Paris et même Toulouse lors du dernier match. Cela dépendra beaucoup de nous mais aussi de la capacité de résistance de nos adversaires. 

Lyon terminera t-il champion ?
Il existe une probabilité moins grande que les années précédentes pour que nous puissions enchaîner un huitième titre. Ça avait déjà été compliqué la saison dernière. A l’époque, c’était Bordeaux qui était dans une spirale favorable. Cette saison, il y a beaucoup de clubs dont Marseille qui a fait un très bon match dimanche à Saint-Etienne. Le fait de ne pas avoir à jouer d’autres compétitions que le championnat, comme Bordeaux du reste, nous permet de nous concentrer uniquement sur un objectif. On a les capacités pour réaliser un nouvel exploit.

Que vous inspire le travail réalisé jusqu’ici par votre entraîneur-manager aux pleins pouvoirs, Claude Puel ?
Nous considérons que nous réalisons, vu le nombre incroyable de blessures et des aléas du tirage au sort en Ligue des champions, une saison tout à fait pertinente. On ne peut pas tout gagner tout le temps. Mais on peut tout le temps être en compétition pour le titre. Ce qui est déjà exceptionnel. Nous sommes satisfaits du travail de Claude Puel. Il était venu aussi pour remettre un peu de sérieux supplémentaire et de rigueur quant à la gestion du club. Claude a réussi à reprendre la maîtrise du bolide OL tout en faisant en sorte de respecter le plan de marche. On ne lui a jamais demandé de tout gagner dès sa première année. On savait que ça allait être difficile.

Si l’OL venait pour la première fois depuis huit ans à terminer une saison sans titre, Claude Puel serait t-il maintenu dans ses fonctions ?
Bien sûr. Il a été embauché l’été dernier pour quatre ans avec des objectifs bien précis. Il ne faut pas imaginer que l’OL sera toujours champion même si on va tout faire pour l’être le plus longtemps possible. Mais c’est toujours compliqué. Claude Puel mène parfaitement bien sa barque. Il a respecté à la lettre les objectifs qualitatifs et d’organisation que nous lui avions fixés. Quels que soit nos résultats en fin de saison, il continuera sa mission.

Il semble qu’il y ait des divergences entre Claude Puel et les autres décisionnaires du sportif que sont Bernard Lacombe, votre conseiller et Rémi Garde, qui est en charge de la cellule de recrutement ?
Pas du tout. Nous sommes en train de faire évoluer notre travail au niveau du recrutement. Bernard Lacombe est parti en fin de semaine au Brésil sur les orientations du club et de Claude Puel. Il y a, comme nous le souhaitions, une collaboration extrêmement grande entre Bernard Lacombe et Claude Puel. Bernard d’ailleurs était celui qui dès le début m’avait demandé de faire venir Claude. Alors, après, il y a comme dans tous les clubs, des discussions, au moment des choix en matière de recrutement. Mais tout se passe bien. Jamais à l’OL, nous n’avons fait de recrutement contre l’entraîneur. On a simplement conforté une situation qui existait auparavant. Bernard a toujours travaillé avec les entraîneurs en place. En ce qui concerne notre prochain recrutement, il est encore prématuré d’en parler.

En savez-vous un peu plus sur l’avenir de Juninho ? Avez-vous évoqué le sujet avec lui récemment ?
Je discute régulièrement avec Juni et son agent. C’est un joueur extrêmement important pour Lyon. Il a encore un an de contrat chez nous. Nous avions déjà en accord avec lui la saison dernière regardé un certain nombre de profils de joueurs susceptibles de le remplacer le moment venu. Pjanic et Ederson sont venus dans cette perspective. Nous avons aussi gardé Mathieu Bodmer, qui peut être efficace à cette place. Juni a très envie de rester. Mais il veut simplement avoir la certitude d’être dans les meilleures conditions possible pour pouvoir le faire.

Pensez-vous qu’il va rester ?
Je l’espère et je le pense, oui.

C’est le cas aussi de Karim Benzema ?
Bien sûr. Il a lui-même confirmé qu’il serait avec nous la saison prochaine.

Bernard Lacombe a déclaré il y a quelques semaines que ce serait une catastrophe si l’OL n’était pas champion en fin de saison. Est-ce aussi votre avis ?
J’ai un avis qui est un peu différent de celui de Bernard car je ne parle pas uniquement avec le cœur. J’essaie d’être plus pondéré. Ce serait bien évidemment une grande déception de ne pas être champion. Mais je mesure tellement le bonheur d’avoir gagné sept titres successifs alors que de grands clubs comme Marseille entre autres n’en gagnaient pas du tout pour apprécier d’une part la volonté d’un club comme Marseille d’être absolument champion et d’autre part la volonté d’être champion une huitième fois. On va tout faire pour, tout en respectant ce que font sept ou huit grands clubs en France qui ont les capacités pour l’être également. Ce qui est sûr, c’est que si nous ne l’étions pas, je garderai la confiance à l’entraîneur mais aussi aux joueurs car c’est un objectif immense. Mais par contre si nous le sommes, on fera une fête incroyable comme jamais nous n’avons eue à Lyon.

La rédaction - Marc Benoist