Ayew signe son retour

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Il était heureux de revenir « à la maison », André Ayew. Pas sûr que les supporters locaux aient apprécié la visite de cet ancien de la maison ACA. En marquant à deux reprises, une par mi-temps, le gaucher de l’OM a remis son équipe sur les bons rails, trois jours seulement après la claque du Spartak en Ligue des champions (0-1). « C’était important de renouer avec le succès », lâchera sobrement Ayew avant de quitter la Cité des Papes.
Dans un Parc des Sports pas totalement rempli, effet sans doute conjugué de la situation catastrophique de l’ACA, du début de saison raté de l’OM mais aussi du fort mistral soufflant sur Avignon, ce sont les visiteurs qui ont pris d’emblée le jeu à leur compte. Nerveux, les joueurs du tandem Saez-Ferhaoui accumulent les fautes grossières. Piocelle et Kermorgant sont logiquement avertis par M. Ennjimi dès le premier quart d’heure pour des interventions rugueuses sur Cheyrou et Valbuena. Côté olympien, c’est l’ancien pensionnaire de l’ACA, André Ayew, préféré par Deschamps à Brandao, qui se met en évidence par son tonus et ses initiatives. A la 11e minute, Planté sort un superbe coup de tête de Hilton.
« Dédé » passe à « Dédé »
On pense les Marseillais en route vers une promenade de santé, mais les absences de Diawara (convalescent) et Mbia (nouveau papa) en défense centrale se font cruellement sentir : Gignac puis Abriel suppléent Mandanda sur sa ligne après des duels aériens perdus (18e et 30e) face à Pavon et Kermorgant. Une minute plus tard, Valbuena, toujours intenable, obtient un coup-franc sur la droite. Cheyrou le frappe en finesse, effet, rebond, Heinze se jette mais ne touche pas le cuir, Planté est battu (0-1, 31e). Les Vauclusiens ne se découragent pas : alerté par Mériem, Kermorgant place une superbe tête plongeante en pleine course dans la lucarne olympienne ; Mandanda se déploie. Le coup de grâce arrive peu avant la mi-temps. Action collective Valbuena-Gignac-Ayew, conclue de près par le fils d’Abedi Pelé (36e, 0-2). Même renforcée à cinq éléments, l’arrière-garde de l’ACA prend l’eau de toutes parts. La chance est passée, même si Gignac joue encore les pompiers sur corner peu avant le retour aux vestiaires. « On s’en sort bien », reconnaîtra sportivement Steve Mandanda. Dans les tribunes fusent quelques « Salerno, démission », autant en défiance face à l’actuel président qu’en soutien à Michel Estévan, l’emblématique entraîneur déposé en milieu de semaine.
Tranquille sur les côtés avec Taïwo et Kaboré, qui remplace un Azpilicueta hors de forme, l’OM ajoute un troisième but, conjonction du talent d’André Ayew et de la relance nullissime d’Erbate (0-3, 54e). La fin du match sera à sens unique, avec plusieurs occasions gâchées par gourmandise par les frères Ayew, Jordan ayant remplacé Valbuena à l’heure de jeu. A court de solutions, à l’image d’un Dja Djedje terriblement isolé à la pointe de l’attaque, Arles-Avignon offre à son prestigieux voisin une victoire bienvenue (0-3) et concède sa sixième défaite d’affilée. Avec ou sans Estevan, la L2 est déjà dans toutes les têtes. « Le club cherche un entraîneur, nous on assure l’intérim avant de céder la place », confiait à la sortie du terrain Jean-Louis Saez. Oui, mais à qui ?